Sarkozy déploie le bouclier de ses « valeurs »

Je veux poser des repères, je veux rappeler des valeurs. » Quand Nicolas Sarkozy prend la parole peu après 19 heures dans l'enceinte du Palais des sports de Saint-Quentin, dans l'Aisne, il sait qu'il ne va rien lâcher sur l'essentiel. Bouclier fiscal maintenu, éventuelle loi sur le partage de la valeur dans l'entreprise à l'automne, le chef de l'État ne recule pas, malgré la grogne sociale, malgré la désaffection de l'opinion enregistrée sondage après sondage. « Nous devons veiller plus que jamais à ne pas perdre nos repères », martèle Nicolas Sarkozy, qui les égrène devant 3.000 à 4.000 personnes : « un capitalisme moral, une République réelle, une démocratie irréprochable ».Le chef de l'État était notamment attendu hier sur le dossier de la rémunération des dirigeants d'entreprise, après les polémiques de la Société Généralecute; Générale et de Valeo. Il a condamné les parachutes dorés, les bonus et les stock-options dans les entreprises, recevant un soutien de l'État? mais s'agissant d'une loi, il s'est dit prêt à demander un projet au gouvernement? à l'automne.Nicolas Sarkozy a prononcé un véritable discours de remobilisation de son électorat, quelque peu déboussolé dans la crise. « Si j'ai le devoir d'entendre ceux qui manifestent, j'ai également la responsabilité de ceux qui ne défilent pas mais qui souffrent, et c'est d'abord pour eux que j'ai agi », a-t-il lancé.Nicolas Sarkozy a aussi voulu répondre à la gauche qui lui reproche de mener « une politique pour les riches » avec le maintien du bouclier fiscal : « C'est un principe de liberté, c'est l'expression d'un choix de société qui valorise la réussite, ce choix, je l'assume? Je ne serai pas le président qui augmente les impôts, je n'ai pas été élu pour ça. » Sang-froidLe chef de l'État a aussi défendu son plan de relance présenté en décembre et axé principalement sur l'investissement : « Si la situation devait se dégrader encore, nous ferions davantage. Mais la sagesse, le bon sens et le sang-froid commandent d'attendre que tout ce qui a été décidé soit mis en ?uvre, qu'on laisse le temps à toutes ces mesures de produire leurs effets. » « Jusqu'ici nous n'avons pas commis d'erreur », a assuré le chef de l'État en ajoutant qu'en « tout état de cause », les réformes se poursuivront car elles sont « la condition pour profiter pleinement de la reprise de l'économie mondiale quand elle se produira ».Nicolas Sarkozy s'est enfin voulu le défenseur de la France industrielle, promettant de nommer des « commissaires à la réindustrialisation » dans chaque bassin d'emploi en difficulté.
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