Nétanyahou prône les recettes de Thatcher

Benyamin Nétanyahou a promis d'agir avec « force » sur deux fronts?: la sécurité et l'économie. Celui qui a été Premier ministre israélien à la fin du siècle précédent espère bien que cette formule va lui permettre de reprendre le pouvoir après les élections législatives du 10 février. Sur le papier, il a toutes les chances d'y parvenir. Selon les sondages, l'opinion publique israélienne a viré à droite ces derniers mois vis-à-vis des Palestiniens. La brutale récession, qui a cassé la plus longue période de croissance ? de cinq ans ? qu'ait connue le pays, constitue également un atout pour celui qu'une partie des Israéliens compare, en bien, à Margareth Thatcher.Il continue effectivement à prôner les recettes de l'ultralibéralisme qu'il a déjà appliquées sans état d'âme dans le passé en tant que chef du gouvernement puis ministre des Finances entre 2003 et 2004. Il propose ainsi de réduire de 20 % en quatre ans les impôts des particuliers et des entreprises. Pour combler le déficit budgétaire qu'une telle largesse ne manquerait pas de creuser, Benyamin Nétanyahou suggère d'utiliser 4 milliards de dollars de garanties bancaires accordées il y a des années par les États-Unis pour lancer des emprunts à des conditions très favorables sur les marchés financiers internationaux. Parallèlement, le candidat de la droite veut utiliser de nouveau l'arme des privatisations, notamment dans les secteurs de l'électricité, de l'eau et des ports. Selon lui, ce programme, qui a recueilli le soutien de la majorité du patronat, est le seul moyen d'atténuer les effets de la crise, qui va provoquer « des milliers de licenciements dans les prochains mois ».rééditer cet « exploit »Au vu des sondages, ce message qui se veut rassurant est efficace. Une partie des Israéliens estime en effet que Benyamin Nétanyahou a fait ses preuves en sortant une première fois l'économie israélienne de la récession qui avait suivi la deuxième Intifada palestinienne et l'éclatement de la bulle de haute technologie en l'an 2000. Le candidat de la droite espère que les électeurs vont encore le croire lorsqu'il affirme pouvoir rééditer cet « exploit ».Sa tâche pour le moment est d'autant plus aisée qu'il n'y a pas vraiment d'alternatives crédibles face à lui. Sa principale rivale, Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères et chef de file du Kadima, le parti centriste au pouvoir, ou Ehoud Barak, dirigeant du parti travailliste et ministre de la Défense, ont présenté jusqu'à présent des programmes économiques nébuleux, alors que les propositions de Benyamin Nétanyahou ont le mérite d'être claires, même si de nombreux experts ont tendance à les trouver quelque peu simplistes. n© ré
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