Après les banquiers, l'autorité de régulation britannique fait son mea culpa

La commission parlementaire britannique en charge des affaires du Trésor est en train de tourner au confessionnal. Après les excuses publiques des anciens patrons de RBS et HBOS (« La Tribune » du 11 février), la Financial Services Authority (FSA), le régulateur britannique, a hier accepté sa part de responsabilité dans la crise financière.« Le style et la philosophie de la régulation étaient mauvais, avec le recul », a avoué Lord Turner, qui est président de la FSA depuis septembre. Il ajoute, dans un élan de sincérité : « notre philosophie était de se concentrer sur l'organisation de la structure [que nous régulions, Ndlr] et les processus en place. Mais assez ouvertement, la FSA disait que ce n'était pas son rôle de poser des questions sur la stratégie générale des institutions financières. Nous ne posions pas de questions sur le modèle des banques. Vous pouvez trouver cela surprenant, et je trouve moi-même cela surprenant. »Pour la défense de la FSA, Lord Turner souligne que la pression à l'époque était de demander au régulateur d'en faire moins. « La philosophie politique à l'époque était de demander : pourquoi êtes-vous si intrusifs ? Ne pouvez-vous pas faire la FSA plus ?light touch? ? »Sans le dire clairement, Lord Turner s'attaque aussi au système tripartite mis en place par Gordon Brown il y a dix ans, entre la FSA, la Banque d'Angleterre et le Trésor. « Nous étions obsédés par l'idée d'éviter les chevauchements entre nos institutions, à tel point que nous avons laissé des vides. » En particulier, il s'inquiète du manque de supervision qui existait concernant les risques macroéconomiques.Hector Sants, le directeur général de la FSA, en place depuis dix-huit mois, confirme les manques du régulateur britannique. « Actuellement, l'architecture de la régulation n'est pas adéquate. » Mais il précise qu'une vaste réforme est en court. La FSA serait désormais plus « intrusive » dans sa supervision, et elle a aussi recruté plus de spécialistes dans des secteurs pointus, notamment la gestion des risques. Enfin, le 18 mars, Lord Turner va présenter un très attendu rapport sur la régulation des banques, qui devrait apporter des changements à la FSA. Éric Albert, à Londres
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