« Faire de Saclay l'un des meilleurs campus du monde »

Quelle est votre feuille de route ?La Fondation de coopération scientifique s'est fixé une feuille de route claire : faire du Campus de Saclay, à l'horizon de 2020, un campus d'enseignement, de recherche et d'innovation parmi les dix meilleurs du monde à l'instar de Cambridge, Stanford ou du MIT? C'est ambitieux, mais nous pouvons capitaliser des atouts considérables. Ma mission est de créer les conditions du succès de ce projet. Comment ? En aidant les partenaires publics à progresser : il s'agit de renforcer scientifiquement le campus en faisant jouer les synergies entre les 23 établissements d'enseignement supérieur et de recherche grâce à la mise en ?uvre d'objectifs scientifiques mais aussi économiques. Il faut pour cela consentir un effort financier et accroître l'attractivité à l'international tout en préservant l'acceptabilité locale et l'environnement.Est-ce réaliste ?Oui, car le plateau concentre des forces considérables : Polytechnique, HEC, Paris XI, Supélec, l'Inra, le CNRS, le CEA, etc., sont déjà présents et plusieurs établissements vont les rejoindre (l'ENSTA, AgroParisTech, Centrale, l'ENS Cachan?). Des réalisations majeures sont déjà en place comme le synchrotron Soleil. Le réseau de recherche Digiteo et le programme Nano-Innov se mettent en place. Sans compter les centres de recherche de nombreuses entreprises du CAC 40 telles Danone, Renault, Thales?La coexistence de différentes structures (pôle de recherche, réseaux thématiques de recherche avancée, fondation?) ne va-t-elle pas poser des problèmes de gouvernance ?Ce n'est pas mon souci principal. Chercher à tout prix à rapprocher des institutions aux statuts différents risque de conduire à une débauche d'énergie, voire au blocage de tout projet. L'enjeu ne porte pas sur les organisations mais sur les équipes. À condition que les objectifs soient bien définis, il est possible de créer des synergies non seulement entre institutions mais aussi entre public et privé.Comment s'articulera le rôle de la fondation avec le futur établissement public qui doit mener le projet de développement du plateau ?L'établissement public aura un rôle d'aménageur : les transports et le développement durable sont par exemple de son ressort alors que l'identification de nouveaux partenaires revient à la fondation. Mais des collaborations fortes seront nécessaires, y compris dans les domaines propres de chacun. Il faut aussi se préoccuper du volet vie étudiante. Quant à la gouvernance, nous privilégions le pragmatisme. Des discussions sont en cours sur de nouveaux projets de statut. Nous imaginons un accord de consortium entre les acteurs du plateau et la fondation.La première tranche du projet (2009-2015) est évaluée à 1,9 milliard d'euros. Le gouvernement a alloué 850 millions au titre du plan Campus. Où trouver les financements manquants ?Attention, ce projet s'inscrit bien sûr sur le long et le moyen terme. Par ailleurs, sur le 1,9 milliard de besoins de financement, 922 millions sont couverts par des ressources identifiées (cessions, contrat de projet État-région?). Quant aux 850 millions du plan Campus, je rappelle qu'il s'agit de crédits non consomptibles, dont seul le produit sera utilisable. Or, avec la crise économique, le coefficient de transformation reste incertain. Nous devons donc faire des études financières et trouver environ 400 millions de cofinancements, notamment auprès des collectivités territoriales. Propos recueillis par C. J.L'établissement public aura un rôle d'aménageur alors que l'identification de nouveaux partenaires revient à la fondation.
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