Gazoduc Nord Stream : GDF Suez et Gazprom proches d'un accord

Est-ce l'effet Poutine ? Depuis la rencontre, le 28 juillet dernier, à Moscou, entre le Premier ministre russe et les patrons de GDF Suez, Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli, les discussions sur la participation de GDF Suez au projet de gazoduc Nord Stream semblent s'accélérer. « Un accord pourrait intervenir en octobre », affirme une source proche du groupe français. « Les discussions avancent bien », se contente-t-on d'indiquer chez Nord Stream.En contrepartie de son entrée au capital de ce projet de 7,4 milliards d'euros, GDF Suez négocie des livraisons de gaz supplémentaires par le groupe russe Gazprom, qui détient 51 % de Nord Stream aux côtés des allemands E.ON et BASF (20 % chacun) et du néerlandais Gasunie (9 %). « Nous sommes prêts à participer à ce projet pour autant que nous aurons un approvisionnement renforcé et sécuris頻, avait déclaré en avril dernier Gérard Mestrallet. GDF Suez discute d'une participation de 9 %, qui lui serait cédée par les actionnaires allemands.le dilemme russeJusqu'à présent, Gazprom se montrait réticent à augmenter ses livraisons au groupe français. Le géant russe lui fournit déjà 14 % de ses contrats à long terme de gaz. En ces périodes de très forte volatilité du prix des hydrocarbures, Gazprom préfère garder des volumes disponibles afin d'en tirer meilleur parti sur les marchés.D'un autre côté, Vladimir Poutine est très soucieux de consolider ce gazoduc qui permettra à la Russie de s'émanciper des conflits à répétition avec l'Ukraine, où transitent aujourd'hui 80 % du gaz russe destiné à l'Europe. Avec 1.200 kilomètres de double pipeline sous la mer Baltique, Nord Stream reliera directement Vyborg, aux confluents de la Finlande et de la Russie, à Greifswald, en Allemagne. Outre l'apport financier, la participation de la France, un des principaux marchés consommateurs européens, renforcerait l'ancrage politique de ce projet, décrié par nombre des pays riverains. Sans compter que la France est, pour l'heure, écartée par la Turquie du gazoduc rival Nabucco.Nord Stream assure être en passe de boucler cet automne le montage avec les banques qui doivent apporter 70 % du budget contre 30 % financés par les actionnaires. Le consortium, basé à Zoug (Suisse), attend également avant la fin de l'année toutes les autorisations nationales et supranationales nécessaires. La construction devrait débuter en 2010 pour une mise en service prévue en 2011.
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