Un tiers des banques russes pourrait disparaître d'ici à 2012

étudeL'Association des banques régionales de Russie et l'ancien directeur adjoint de la Banque centrale Russe Alexandre Khandrouïev, dans une étude conjointe sur l'ensemble du système bancaire russe à l'horizon 2010-2012, estiment que les pertes pourraient atteindre 22 milliards d'euros sur la période. Et anticipent qu'un tiers des 1.080 banques du pays pourraient perdre leur licence. Depuis le début de l'année, seules 28 d'entre elles ont disparu.scénario optimisteParmi les causes de ces difficultés, en marge des mauvais résultats macroéconomiques, la dévaluation de 30 % du rouble est jugée « inévitable ». Celle-ci est une conséquence de la faiblesse des cours du pétrole. La valeur de la devise russe est en effet depuis longtemps corollaire de la principale exportation. Ce qui concerne directement les banques russes dans la mesure où beaucoup d'entre elles ont emprunté en devises étrangères tandis que leurs revenus sont générés en roubles. En parallèle, leur clientèle d'entreprises connaît le même problème. La dette étrangère des compagnies russes atteint les 400 milliards de dollars, selon le ministère des Finances. Dans un scénario optimiste avec un baril stabilisé autour de 100 dollars (contre 73,6 aujourd'hui pour le Brent), l'association des banques régionales russe prédit un taux de crédits non performants qui ne dépasserait pas les 15 % (contre 12 % aujourd'hui) ce qui permettrait de limiter les pertes du système bancaire dans son ensemble à 6,6 milliards d'euros sur la période 2010-2012. Si au contraire, le baril stagne autour des 70 dollars jusqu'à 2012, la dévaluation sera inévitable. Les crédits non performants pourront atteindre 35 % à 40 % du portefeuille total en 2010. En outre, la proportion des capitaux étrangers dans le système bancaire russe pourrait tomber à 15 % contre 32 % aujourd'hui.Un autre facteur de déstabilisation se profile à l'horizon 2010. Le 1er janvier prochain, la Banque centrale de Russie exigera une capitalisation minimale de 2 milliards d'euros pour chacune des banques russes. Un plancher qui sera doublé à 4 milliards d'euros en 2012. Voilà de quoi effrayer d'innombrables banquiers puisque, à l'heure actuelle, seules 140 banques ont plus de 2 milliards d'euros de fonds propres. Pour schématiser, les 60 principales banques du pays totalisent 60 % de la capitalisation du système.Lundi, la première banque russe, Sberbank, a publié ses résultats sur les 7 premiers mois de 2009, en baisse de 92 % à 151 millions d'euros contre 1,82 milliard l'année précédente.Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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