Tokyo a annoncé mercredi que les exportations avaient chuté de 49,4 % en février, soit le recul le plus important jamais enregistré. La demande mondiale pour l'automobile, l'outillage industriel et l'électronique de l'archipel s'est effondrée. Les exportations vers les États-Unis en particulier ont chuté de 58,4 %. Par produit, c'est le secteur automobile qui enregistre la plus forte dégringolade, avec une baisse des exportations de 72,9 %. La production manufacturière japonaise est descendue au niveau de 1983. Elle devrait se redresser un peu dans les prochains mois, les inventaires étant en train de se vider rapidement. Mais elle sera encore faible : ainsi Toyota prévoit que sa production en mai prochain sera certes 30 % supérieure à celle d'avril, mais 40 % inférieure à celle de mai 2008?déficit commercialPour la croissance japonaise, c'est une catastrophe de plus. Celle-ci est presque entièrement dépendante de la demande extérieure. La Banque du Japon prévoit déjà une récession plus forte que celle de 1997-1999. « 2009 pourrait voir la plus forte chute d'exportations de l'après-guerre », spécule Richard Katz. « Pour une fois que le Japon a un déficit commercial, on parle de crise. Mais les autres pays en ont tout le temps ! Le pays devrait en profiter pour rediriger son système vers la demande intérieure, comme tente de le faire le gouvernement chinois », estime Karel Van Wolferen, grand spécialiste du Japon. Le gouvernement devrait prochainement annoncer un nouveau plan de relance pour stimuler son économie. Régis Arnaud, à Tokyo

latribune.fr

08 Avr 2009, 1:30

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