Derrière les guichets, on discute ferme de la fusion Banques Populaires-écureuil

Ça y est. Banques Populaires et Caisses d'Épargne ont officialisé leur union, et c'est la phase opérationnelle qui s'ouvre, sous la houlette du nouveau patron du futur ensemble, François Pérol, qui prend ses fonctions lundi. Les salariés des deux réseaux, même s'ils ne seront pas concernés par le rapprochement, réagissent diversement. Comme le résume Gilles Sarramea, directeur de l'agence Pau centre-ville de la Banque Populaire du Sud-Ouest, membre de la CFE-CGC, « je ne suis ni vraiment enthousiaste ni vraiment inquiet ». Sur ce point, le message est passé. « Je crois sincèrement que nos deux réseaux vont continuer de se disputer des parts de march頻, observe Jean-Marc Weckner, secrétaire du comité d'entreprise de la Banque Populaire d'Alsace. La comparaison avec le Crédit Agricole et LCL est souvent citée. « une bonne chose »D'ailleurs, pour un salarié des Banques Populaires du Sud-Ouest dans le Pays basque, « le rapprochement est une bonne chose. L'opération a du sens puisque les deux réseaux sont complémentaires. Les Banques Populaires sont très actives sur le secteur du crédit, tandis que les Caisses d'Épargne le sont davantage sur le marché de l'épargne. L'opération va nous permettre de tenir tête au Crédit Agricole qui était devenu beaucoup trop puissant sur le march頻. Gilles Sarramea pense déjà à l'avenir : « D'ici cinq ou dix ans, nous nous féliciterons peut-être de cette opération qui pourrait nous permettre d'atteindre la taille critique au niveau européen voire mondial. Car il faut reconnaître que ni les Caisses d'Épargne ni les Banques Populaires n'avaient la taille suffisante pour affronter la compétition qui s'annonce. »Ce qui soulève plus d'interrogations relève de l'intervention financière de l'État. Les réseaux estiment le plus souvent que, du point de vue des clients, cette présence est bénéfique. Mais sur le fond, Régis Pétri, directeur de l'agence Caisse d'Épargne de Bois-Guillaume (près de Rouen) s'interroge : « La santé financière des deux groupes nécessitait-elle l'entrée d'un nouvel intervenant ? » Pour un cadre supérieur de la Caisse d'Épargne Aquitaine Poitou-Charentes, « aujourd'hui, nous ne comprenons pas pourquoi nous en sommes là. C'est même une révolution de voir l'État devenir partie prenante. Les Caisses d'Épargne ont toujours été 100 % privées et 100 % indépendantes ». Parfois, pointe une pique contre le réseau concurrent. Un salarié des Banques Populaires du Sud-Ouest au Pays basque est déçu : « Ce qui nous dérange un peu ; c'est que les Caisses d'Épargne avaient besoin de l'aide de l'État mais pas nous. Or on se retrouve sous son contrôle. »Quant à la gouvernance, l'arrivée de François Pérol ne semble pas être l'objet de polémique. Selon Denis David, directeur adjoint de l'agence Caisse d'Épargne de Mesnil-Esnard (agglomération rouennaise), « son passé de banquier me sembler aller dans le sens de l'efficacité. Il sait ce que c'est que des bilans et des ratios. Nous allons gagner du temps ! » Mais en Alsace, les comités d'entreprise déplorent le manque de transparence du processus. « On n'a pas obtenu d'autres informations que celles lues dans la presse », témoigne Patrick Schirck, chargé de clientèle à la Caisse d'Épargne à Colmar et délégué de la CFDT.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.