KBC sonne le glas de l'indépendance de la finance belge

Le dernier rescapé belge n'aura pas résisté très longtemps. En un mois, les trois premières banques belges ont été contraintes de se tourner vers les pouvoirs publics pour se renflouer. Hier, la banque KBC, considérée comme la plus solide du « plat pays », a annoncé qu'elle émettrait 3,5 milliards d'euros de titres hybrides auxquels l'État belge va souscrire en totalité. La Belgique ne deviendra pour autant pas actionnaire de KBC puisque l'injection sera réalisée par des produits de dette. Elle ne donnera ainsi pas droit à un dividende ni à droit de vote. Ce procédé est le même que l'injection de 10,5 milliards d'euros de l'État français dans les banques hexagonales la semaine passée. À l'exception près que l'État belge disposera de deux sièges au conseil d'administration de KBC, ce qui n'est pas le cas pour les établissements français.KBC est la dernière banque du Benelux à recourir à l'aide publique. Mais sa situation reste toutefois plus gérable que celle de ses compatriotes Fortis et Dexia. Avec 2.150 agences dont 1.220 en Europe centrale et orientale, KBC est une banque de dépôt qui n'a pas de problème de liquidité. En revanche, elle disposait d'un ratio de solvabilité « core tier one » (sans prendre en compte les survaleurs) de près de 7 %. Un niveau jugé insuffisant par les marchés dans le contexte actuel. Le renflouement de l'État lui permettra de relever ce niveau au-dessus de 8 %. Ces derniers jours, les risques de récession dans les pays émergents d'Europe de l'Est avaient accéléré les craintes autour de KBC, présente dans une dizaine de pays de la région. Son cours avait décroché de 9,5 % vendredi.un avenir difficileDésormais, toutes les banques belges ont fait appel à l'aide gouvernementale. En dehors de l'aide à KBC, réalisée sous forme de prêt, l'État fédéral et les régions ont déboursé 2 milliards pour Dexia, 4,7 milliards pour Fortis (en tenant compte de la vente partielle à BNP Paribas) sans oublier l'injection de 1,5 milliard d'euros pour l'assureur Ethias. La finance belge a été totalement bouleversée et son avenir s'annonce difficile. Pour le moment, celui de KBC n'est pas remis en cause. Fortis est déjà entre des mains étrangères, la néerlandaise ING (très présente en Belgique) a été nationalisée et le destin de Dexia est aujourd'hui en suspens. L'option d'un rapprochement avec KBC, pour former un nouveau leader en Belgique, a été évoquée mais n'a pas convaincu les deux banques que la consolidation serait une solution nécessaire. M.Pe.
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