Le BBVA traverse la crise sans dommage majeur

Afficher par les temps qui courent un bénéfice hors éléments extraordinaires de 5,414 milliards d'euros, pratiquement identique (+ 0,2 %) à celui de 2007, voilà qui aurait l'heur de plaire à plus d'une grande banque dans le monde. La satisfaction de Francisco González, le patron du BBVA (Banco Bilbao Vizcaya Argentaria), n'était donc pas feinte en présentant hier les résultats annuels du deuxième groupe financier espagnol. Et si le bénéfice net recule de 18,1 %, à 5,02 milliards, lorsqu'on inclut les éléments extraordinaires, c'est en raison du coût des préretraites et de plus-values moindres qu'en 2007. Selon González, le BBVA se situera parmi les trois premiers établissements bancaires du monde en termes de bénéfice (derrière le Santander, toutefois, qui a curieusement annoncé dès hier que ses résultats, qu'il ne doit présenter que le 5 février, se traduiront par un bénéfice de 8,876 milliards). En même temps, le BBVA a renforcé ses ratios, celui de « core capital » (fonds propres « durs ») ayant grimpé en 2008 de 5,8 à 6,2 %, grâce notamment à une récente émission de titres ? sans garantie publique ? de 1 milliard d'euros. Le BBVA, a souligné son président, est l'une des rares grandes banques au monde à n'avoir eu recours ni aux aides publiques ni à une augmentation de capital pour renforcer ses ratios. L'important, a-t-il ajouté, n'étant pas seulement ce niveau de capitalisation, mais surtout « la capacité à générer du capital à travers les seuls revenus récurrents ».Poursuivant sur sa lancée, il a insisté à l'envi sur le contraste entre l'attitude prudente du BBVA et celle des grandes banques qui se sont lancées dans une course aux acquisitions au mépris du contrôle de risques, une allusion à peine voilée à Santander qui a racheté, totalement ou partiellement, trois banques depuis le début de la crise.accroissement des prêtsQuant aux résultats proprement dits, la forte capacité de captation de l'épargne des particuliers qui caractérise les banques espagnoles, liée au poids de la banque de détail, constitue une fois de plus un gage de stabilité, surtout en cette époque troublée. Les dépôts ont augmenté de 11,8 % et les crédits de 7,1 %, ce qui s'est traduit par un bond de 21,7 % du produit net bancaire. González a souligné, à cet égard, que si la restriction du crédit provoque une polémique nationale, le BBVA continuait à accroître les prêts consentis à ses clients « alors que la demande a pourtant baissé en 2008 de 22 % ».Un autre élément expliquant la résistance du BBVA à la crise est sa diversification géographique : le bénéfice net augmente de 12,1 % au Mexique (à 1,94 milliard d'euros) et bondit de 22,7 % en Amérique du Sud (727 millions d'euros). Face à la crise, BBVA va proposer de verser une partie des dividendes sous forme d'actions qu'il détient pour l'instant en auto contrôle, pour atténuer la baisse du dividende en liquide.Une ombre, toutefois, au milieu de ce tableau plutôt ensoleillé : le taux de créances douteuses et impayées est passé de 0,89 à 2,12 %, tandis que son taux de couverture se réduisait de 225 à 91 %. C'est mieux que la moyenne espagnole, elle-même plus favorable que la moyenne européenne, mais cela devient quand même un motif de préoccupation. nUn autre élément expliquant la résistance de la banque à la crise est sa diversification géographique.
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