Le FMI chiffre à 2.200 milliards de dollars le coût de la crise financière.

Alors que l'élite économique mondiale se retrouve à Davos dans le cadre du Forum économique mondial, le FMI renouvelle ses appels à une action coordonnée pour contrer la crise économique la plus sévère depuis la Seconde Guerre mondiale. « Le moment auquel la reprise s'amorcera ainsi que son rythme dépendent avant tout de la vigueur des actions qui seront entreprises par les pouvoirs publics », souligne le FMI dans ses Perspectives économiques mondiales. « De nouvelles initiatives s'imposent pour permettre une prise en compte crédible des pertes bancaires, un classement des sociétés financières en fonction de leur viabilité à moyen terme et un soutien public aux établissements viables sous forme d'injections de capital et d'une extraction des actifs de mauvaise qualité. »Les perspectives sont sombres. « La croissance de l'économie mondiale devrait tomber à un demi pour cent en 2009, taux le plus faible depuis la Seconde Guerre mondiale », résume le FMI. Malgré les actions de grande ampleur engagées par les pouvoirs publics, les tensions demeurent aiguës sur les marchés financiers et brident l'économie réelle. La zone euro serait la plus durement touchée, avec une contraction de son économie de l'ordre de 2 %. L'activité reculerait de 2,5 % en Allemagne. L'Italie connaîtrait pour sa part trois années consécutives de récession entre 2008 et 2010. L'économie américaine plongerait de 1,6 % et le Japon de 2,6 %. Les économies en développement devraient connaître une croissance relativement faible (3,3 % en 2009). La Chine continuerait de faire la course en tête (6,7 %) devant l'Inde (5,1 %).Le Fonds prévoit cependant une reprise en 2010, avec une croissance de 3 %, dont 1,1 % pour les pays développés. L'économie américaine, portée par un plan de relance qui pourrait atteindre 850 milliards de dollars, croîtrait l'an prochain de 1,6 % contre 0,2 % seulement au sein de la zone euro. Cette prévision d'un « ralentissement prononcé pour l'économie mondiale » reste soumise à « une grande incertitude », met en garde le FMI.la note ne cesse de grimper Les recapitalisations ont jusqu'ici permis aux banques de se maintenir à flot. Mais la chute des marchés devrait entraîner des pertes de l'ordre de 2.200 milliards de dollars pour les banques. La note ne cesse donc de grimper. Le FMI tablait jusqu'ici sur des dépréciations de l'ordre de 1.400 milliards de dollars. « Les banques vont devoir lever encore plus de capital à mesure que les pertes attendues continuent de grimper », estime le FMI. Au moins 500 milliards de dollars supplémentaires seront nécessaires pour recapitaliser les banques européennes et américaines en 2009 et 2010, selon le FMI. Le président de l'Eurogroupe ne voit pas, pour sa part, « la nécessit頻 d'un « second train de plans bancaires large ». Mais il est vrai que Jean-Claude Juncker n'a, jusqu'ici, pas fait preuve de beaucoup de clairvoyance, s'opposant longuement à l'idée d'un plan de relance européen.Les pays émergents, notamment les entreprises, sont particulièrement exposés à la crise financière. Le marché obligataire des pays émergents est resté fermé une bonne partie du quatrième trimestre, relève le FMI. L'Institut pour la finance internationale, qui regroupe les principales banques au monde, estime que les flux financiers vers les pays émergents ne dépasseront pas 165 milliards de dollars cette année contre 466 milliards l'an dernier. n
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