La relance, aussi pour les plus modestes

Qu'il est loin le temps du « ni relance, ni rigueur » de François Fillon. Face à la brutalité de la crise, Nicolas Sarkozy ouvre un nouveau chapitre de sa politique économique. Dès jeudi, il présentera, selon ses propres mots, « un plan de soutien très puissant à l'activité économique ». Un plan en trois volets, qui passe par l'aide aux ménages à faibles revenus, des mesures générales pour les entreprises, et un dispositif sectoriel (automobile, logement).Premier volet de ce dispositif qui embrasse très large, le soutien aux Français les plus modestes. « C'est une dépense efficace sur le plan budgétaire, car il n'y a pas de fuite vers l'épargne », explique-t-on à Bercy. Plusieurs pistes sont à l'étude. Cela va de la revalorisation de certaines prestations à la hausse de la prime pour l'emploi en passant par la distribution d'un chèque aux plus démunis, à l'instar de ce qui se fait aux États-Unis (une solution moins probable, compte tenu des réticences de l'administration). Exit, en revanche, les baisses de TVA sur certains produits. Outre la difficulté de faire aboutir rapidement le dossier en raison de l'hostilité de certains de nos partenaires européens, l'efficacité économique d'une telle mesure est contestée au sein du gouvernement. Le deuxième axe de ce plan vise les entreprises. deux secteurs bénéficiairesPour redonner des liquidités à des PME confrontées au resserrement du crédit, l'État va rembourser plus vite que d'ordinaire leurs créances fiscales. Seront notamment concernés les remboursements de TVA et le crédit d'impôt recherche. Ces mesures seront complétées par des dispositions destinées à soutenir l'investissement. Soit en relançant des projets publics d'infrastructures, soit en assouplissant les règles de passation des marchés publics pour les collectivités locales, soit par le biais de la suspension de la taxe professionnelle jusqu'au 31 décembre 2010. À côté de ces mesures transversales, deux secteurs vont bénéficier d'aides spécifiques. Il s'agit de l'automobile, secteur qui emploie directement ou indirectement 10 % de la population active. La priorité du gouvernement va au soutien de la consommation alors que les voitures encombrent les parkings des constructeurs. Pour doper le marché, le gouvernement travaille sur divers scénarios : la création d'un prêt à taux zéro (ou bonifié) pour financer l'achat des voitures ou une « prime à la casse boostée ». Actuellement, il existe une prime de 300 euros pour les particuliers qui, au moment de l'achat d'une voiture éligible au bonus écologique, se débarrassent d'un véhicule vieux de plus de 15 ans. Ces 300 euros pourraient être augmentés. L'industrie automobile aura droit à un soutien, via un fond, auquel participeront les constructeurs. Mais cette aide aura des contreparties. Le gouvernement veut que les constructeurs cessent de délocaliser et prennent des engagements sur le maintien en France de leurs sites industriels. une relance par le déficitLe secteur du logement fera aussi l'objet d'aides particulières avec une mesure en direction des accédants à la propriété au travers d'un reprofilage du prêt à taux zéro (hausse du montant, abaissement du plafond de ressources). Les dispositifs Robien et Périssol sur l'investissement locatif seront aussi réformés. La relance à la française sera financée par le déficit. Pas question, comme en Grande-Bretagne, d'augmenter l'impôt sur les hauts revenus.
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