Rouen, Le Havre, les salariés de Renault en tête

Alors Sarkozy, il paraît que tu ne vois plus de manif ! En voilà une manif !». Sur le pont Corneille, ce jeudi matin, FO donne de la voix : « Augmentez les salaires, pas les actionnaires ! Non, non, non aux licenciements ». Un peu plus loin, une grappe de manifestants crie « résistance ». C'est un défilé imposant qui a traversé Rouen hier matin. Suffisamment important pour que les manifestations «anti-CPE» ou de 1995 soient sur toutes les lèvres. « Aujourd'hui, il y a 40.000 personnes dans la rue. C'est plus que les 30.000 personnes annoncés par la préfecture hier », assure Gérard Therin, secrétaire général de l'Union départementale FO de Seine-Maritime. « Toutes les branches sont là, de la métallurgie aux banques. Les salariés ne veulent plus être la variable d'ajustement ». Des salariés de Sanofi-Pasteur (site de vaccins de Val-de-Reuil) avaient fait le déplacement, au même titre que des salariés Renault Cléon (moteurs et boîtes de vitesse) de sous-traitants de l'automobile, de cliniques privées, d'ouvriers du livre CGT, au coude à coude avec des employés de l'usine de papier journal Chapelle Darblay, de transporteurs routiers ou encore de Monoprix, Carrefour, But, Tati, Leroy Merlin. Yann Cléach, délégué syndical CGT de Carrefour (Tourville-la-Rivière) estime à 8 % le pourcentage des salariés grévistes dans son hypermarché et prévient qu'« une autre manifestation aura lieu en février ». Les politiques de sortie aussi. Parmi eux, Laurent Fabius, député PS de Seine-Maritime et président de la communauté d'agglomération de Rouen. Sandouville inquièteLes secteurs de l'éducation, de la santé et des services sociaux étaient venus en force dénoncer une « destruction du service public ». Slogan simple pour la FSU : « Les jeunes dans la galère, les adultes précaires et les vieux dans la misère ». La Caisse d'allocation familiale n'était pas en reste : « Sarko, t'es foutu, la CAF est dans la rue, allocataires en galère, RSA foutu en l'air ». En début de cortège, la boucle est bouclée, c'est la fin de la manifestation. En même temps qu'elle prépare les hot-dogs pour le déjeuner, la CGT (EDF-GDF) demande à ses ouailles de rendre les drapeaux et autres banderoles. « On en aura encore besoin. On va y retourner dans la rue, pour le virer, cet enc? ». Au Havre, les manifestants se sont estimés eux-mêmes à 20.000. « Je n'avais jamais vu autant de monde dans une manifestation au Havre » indique Alain Richeux, secrétaire général de la CGT à l'usine Renault de Sandouville (3.500 salariés). Le secteur automobile avait été placé en tête de cortège, avec quelque mille manifestants entre Renault et ses sous-traitants tels que Plastic Omnium et Faurecia. L'usine de Sandouville qui assemble l'Espace et la Laguna est au c?ur de toutes les préoccupations. « En février, nous avons 4 jours de travail prévus et en mars, 6 jours» indique Alain Richeux. Le syndicaliste ne se satisfait pas de la date de 2012 pour le futur véhicule utilitaire. « Il nous faut un véhicule tout de suite. Si l'on investit un peu, on peut produire n'importe quel véhicule ici, y compris la Logan ». à Rouen, Claire Garnier
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