Bruxelles accepte d'aider l'industrie auto européenne

« La Commission propose de prendre par la main le secteur automobile pour l'aider à traverser cette période de crise », a affirmé hier le commissaire européen à l'Industrie. Il était temps. Günter Verheugen a notamment soutenu l'idée de prêts à taux bonifié, par l'intermédiaire de la Banque européenne d'investissement (BEI). Le commissaire allemand s'exprimait dans le cadre de la réunion d'un groupe de réflexion sur la compétitivité de l'industrie automobile, entre représentants de la Commission et des États membres, constructeurs, syndicats et ONG. L'Acea (Association des constructeurs automobiles européens) réclame 40 milliards d'euros de crédits, sur le modèle de ce que les constructeurs américains demandent au gouvernement de Washington. L'objectif de ces prêts est d'aider les constructeurs européens à s'adapter aux futures normes contraignantes sur les normes d'émissions de CO2. Le projet de la Commission prévoit une limitation draconienne des rejets à 120 grammes par kilomètre et par véhicule en 2012. Des objectifs coûteux, alors que les ventes de voitures ont baissé « de l'ordre de 10 % » au troisième trimestre, selon Christian Streiff, le patron de PSA et président de l'Acea. Et ce sera « probablement beaucoup plus au quatrième », a-t-il ajouté hier. Günter Verheugen estime d'ailleurs que la réglementation devrait « coûter moins cher » à l'industrie. Il s'insurge en passant contre les lourdes pénalités prévues.sanctionsLa commission environnement du Parlement européen avait repris à son compte, fin septembre, le projet d'un texte très dur proposant des pénalités de 20 euros par gramme de CO2 dépassé pour chaque véhicule en 2012, 35 euros en 2013, 60 euros en 2014 et 95 euros en 2015. De telles sanctions entraîneraient un coût exorbitant global de 200 millions d'euros par an environ pour des constructeurs comme Renault ou Fiat. Et ce, pour chaque gramme dépassé en moyenne sur l'ensemble de la production. Selon le calendrier prévu, le Parlement doit, en session plénière, se prononcer entre la fin novembre et la mi-décembre. Enfin, le commissaire à l'Industrie a indiqué hier qu'il encourageait les États membres à mettre en place des primes à la casse pour soutenir le marché et aider au renouvellement du parc avec des véhicules moins polluants.Alain-Gabriel Verdevoye
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