Kaufman & Broad suspend son dividende

cite>Kaufman & Broad et ses banques créancières ont trouvé un terrain d'entente. Lourdement endetté et confronté à l'effondrement du marché du logement, le promoteur immobilier français a obtenu hier le réaménagement de certains de ses engagements bancaires. Le temps pressait pour le groupe, qui avait déjà reçu, le mois dernier, l'aval de ses actionnaires pour une éventuelle augmentation de capital. Au 31 août (dernières données disponibles), Kaufman & Broad supportait une dette financière nette de 433,42 millions d'euros, soit plus de trois fois (3,56) ses fonds propres. Un ratio d'endettement qui résulte du LBO (« leverage buy-out » : acquisition par recours à l'endettement) réalisé sur le promoteur par la société d'investissement PAI, en juillet 2007.Selon l'accord intervenu entre Kaufman & Broad et ses banques, les emprunts du groupe ne seront plus conditionnés l'an prochain au respect de ratios financiers dits « covenants » dans le jargon bancaire. Des « covenants » que le groupe risquait de briser en raison de la dégradation de son activité, ce qui l'aurait contraint à rembourser immédiatement certains crédits. Par ailleurs, si le prêt de 80 millions d'euros destiné à la croissance externe a été ramené à 75 millions, il a en revanche été étendu au financement des besoins en fonds de roulement et d'exploitation.Mais ces largesses ont leurs contreparties. D'abord, la ligne de crédit de 75 millions d'euros devra être remboursée au 31 décembre 2010, et non plus au 10 juillet 2014. Ensuite, Kaufman & Broad devra dégager un excédent brut d'exploitation positif au premier trimestre 2010. Enfin, les actionnaires, au premier rang desquels PAI avec 85,66 % du capital, seront privés de dividendes durant les trois prochaines années. Et la distribution d'un coupon ne pourra reprendre en 2012 que si le ratio d'endettement est égal ou inférieur à 3. Un coup dur pour des actionnaires, qui ont déjà subi une chute de 70 % de l'action en l'espace d'un an.exercice en chute libre« Nous retrouvons la flexibilité financière nécessaire pour les prochaines années », se félicite Guy Nafilyan, PDG de Kaufman & Broad. Des années 2009 et 2010 qui seront difficiles pour le secteur de la promotion, avait indiqué le dirigeant lors de l'assemblée générale du groupe, le 24 novembre. Quant à l'exercice 2008, qui s'est achevé le 30 novembre, il s'avère pire que prévu. Le chiffre d'affaires a fondu de 15,7 %, à 1,165 milliard d'euros, alors que le 20 octobre, lors de son alerte sur les résultats 2008, le promoteur tablait encore sur une baisse de l'ordre de 10 %.« Le chiffre d'affaires est inférieur à toutes les attentes », soupire le bureau d'analyse Gilbert Dupont. Qui maintient sa recommandation « vendre » sur le titre Kaufman & Broad, déplorant « le manque de relais de croissance du groupe, ?pure player? de la promotion », et sa « valorisation élevée par rapport à ses pairs. » Une valorisation soutenue par la spéculation sur un rachat du solde du capital par PAI. Ce dernier avait démenti fomenter un tel projet, le 24 octobre. Nul doute que PAI a aujourd'hui moins que jamais envie d'investir un liard supplémentaire dans Kaufman & Broad.
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