L'État britannique serait-il devenu dispendieux ? Les fameux « stabilisateurs automatiques » atteignent en Grande-Bretagne plus de 3 points de PIB, à en croire une récente étude de Goldman Sachs, bien plus qu'aux États-Unis et que la plupart des pays européens.Pourtant, les aides aux chômeurs sont très limitées : 60,50 livres (65 euros) par semaine, quel que soit le salaire précédent. Cela explique que très peu de cadres prennent le temps de s'inscrire au chômage. Cependant, il faut ajouter à cette aide minimale une série de mesures sociales supplémentaires : aide au logement, suppression partielle ou complète de l'impôt local, allocation pour les personnes à bas revenus? Une partie des intérêts d'un prêt immobilier peut aussi être prise en compte. À chaque fois, le nombre d'enfants augmente les aides, avec un effort particulier pour les parents célibataires.effondrementReste qu'au total, le système n'est guère généreux et il dépasse rarement 1 millier de livres (1.100 euros) d'aide par mois. « Un célibataire sans enfant et non handicapé qui vit uniquement des aides de l'État est classé officiellement comme vivant en dessous du seuil de pauvret頻, souligne Carl Emmerson, de l'Institute for Fiscal Studies.L'explication de l'ampleur des stabilisateurs automatiques est donc à chercher ailleurs. Car ceux-ci n'intègrent pas seulement la hausse des dépenses sociales de l'État, mais aussi la baisse de ses revenus. Dans le cas de la Grande-Bretagne, les rentrées fiscales se sont effondrées. « Les impôts venaient en grande partie du marché immobilier et des entreprises financières, et les deux ont fortement chut頻, continue Carl Emmerson. L'État est donc forcé d'emprunter très largement, et le déficit du PIB devrait dépasser 10 % cette année, sans que les Britanniques n'aient le sentiment d'être particulièrement généreusement traités.Éric Albert, à Londres

latribune.fr

11 Avr 2009, 1:32

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