Les concurrents de France Télécom face aux nouvelles règles du jeu

PRÈS D'UNE CENTAINE d'opérateurs, industriels, équipementiers, SSII, groupement d'utilisateurs, collectivités ou associations de personnel ont répondu à la consultation publique lancée à l'initiative de la direction générale des Postes et Télécommunications le 15 octobre dernier. Les différentes interventions, lors de la table ronde organisée hier, n'ont fait que renforcer les messages contenus dans la plupart des contributions, qu'il s'agisse de la notion de service public ou universel, de l'organisation de la concurrence ou du rôle du régulateur. En tout cas, l'occasion était trop belle pour ne pas être exploitée par ceux qui ne cachent pas leur ambition de concurrencer dans quelques années, voire dans quelques mois, France Télécom. Chacun de ces intervenants mettant en valeur sa spécificité, ses attentes et ses craintes à l'égard des nouvelles règles du jeu. La Lyonnaise des Eaux. Cyril du Pelloux, président de la Lyonnaise Communications, entend tirer parti du marché résidentiel et local dont il dispose grâce à son réseau câblé : « La question de la boucle locale est fondamentale. La Lyonnaise se situe sur ce créneau comme un concurrent de France Télécom. Cette concurrence doit exister », a notamment déclaré le premier câblo-opérateur français. A travers sa filiale Lyonnaise Communications, le groupe a l'intention d'offrir des services de télécommunications en complément des services de télévision déjà proposés à ses 500.000 abonnés, dès que la réglementation le permettra. La Générale des Eaux. A la tête du réseau de téléphone mobile SFR, du second réseau câblé français et allié d'AT&T et d'Unisource dans la fourniture de services de télécommunications aux entreprises, la Générale se présente comme le second opérateur global français, seul capable de rivaliser à terme avec France Télécom. Pour cela le groupe ne cache pas qu'il souhaite bénéficier d'un « traitement de faveur ». Pour que les nouveaux entrants puissent s'implanter sur certains marchés, la Générale et d'autres réclament en quelque sorte que s'établisse une « discrimination en défaveur de France Télécom » et ce, jusqu'à ce que s'établisse un équilibre des forces viables. « Les nouveaux entrants ne doivent pas payer pour le déficit d'accès qui est la résultante d'un déséquilibre tarifaire », a notamment précisé Jean-Marie Messier, président de la Générale des Eaux. Bouygues Télécom. Encore discret sur ses intentions à long terme, celui qui deviendra bientôt le troisième opérateur de téléphonie mobile souhaite la mise en place d'un cadre réglementaire assurant une concurrence loyale entre tous les opérateurs. Le futur exploitant renouvelle par ailleurs ses critiques à l'égard des charges d'interconnexion au réseau de France Télécom qui sont, selon lui, encore trop élevées. Bouygues Télécom estime que 98 % des appels sur son réseau sont à destination de celui de France Télécom et que la charge d'interconnexion peut s'élever jusqu'à 30 % de ses coûts. British Telecom. L'opérateur privé britannique, qui tente de constituer une offre de services aux entreprises à l'échelle européenne ne restera pas passif sur le marché français. Principale critique exprimée par Pierre-Henri Devron, directeur général de BT France : « Le contrôle des tarifs d'interconnexion au réseau public est un point clé qui conditionnera l'entrée de nouveaux opérateurs dans des conditions de concurrence loyale. » L'acteur dominant, en l'occurrence France Télécom, devra donc être soumis à des contrôles spécifiques. G. M.
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