Vente de la Cisi : l'accord des syndicats n'est pas acquis

Si les syndicats ne répondent pas aujourd'hui à ces nouvelles propositions, c'est qu'ils n'ont vraiment pas envie de s'asseoir autour d'une table pour négocier. Or, nous sommes réellement sur la corde raide. » Cette réflexion de Cyrille de Montgolfier, conseiller de Philippe Rouvillois, président de CEA-I, en dit long sur l'état de précarité dans lequel se trouve le dossier de vente de la Cisi, filiale du CEA-I et de Cap Gemini Sogeti. D'autant que Sema, l'éventuel repreneur de la Cisi, a toujours posé l'adhésion du personnel comme préalable à l'opération. Les précédentes réunions tripartites des 18 et 26 décembre auxquelles participaient l'intersyndicale de la Cisi, la direction du CEA-I ainsi que celle de Sema Group s'étaient conclues sur un échec. Seules la CGC et la CFTC avaient alors accepté les propositions faites conjointement par le CEA et Sema Group comme base de travail et de négociations. Les trois autres organisations, et en particulier la CFDT, refusant d'avaliser la vente de la Cisi à Sema compte tenu de « l'inconsistance des propositions ». Propositions pour sortir de l'impasse Pourtant, dans l'entourage du patron de la SSII franco-britannique, on clame avoir fait le maximum : « Il ne se passe plus rien. Tout semble dans une impasse à moins que le CEA obtienne in extremis l'adhésion du personnel... » Après avoir caressé la semaine dernière l'idée d'un référendum, c'est justement cette adhésion que le CEA va tenter de susciter à la suite d'un nouveau texte de propositions soumis vendredi aux trois organisations syndicales. Propositions élaborées de façon unilatérale par les dirigeants du CEA sur la base du texte présenté initialement avec Sema Group. Mais pour Cyrille de Montgolfier, il n'y a pas d'ambiguïté : « Nous espérons qu'il obtiendra l'assentiment des organisations syndicales et de Sema Group. Le premier texte diffusé était très en retrait par rapport aux discussions et ne devait servir que de base de négociations. Celui-ci est beaucoup plus précis et nous engage davantage. » Le CEA s'engage sur le plan social Les 450 suppressions d'emplois sont confirmées. Un premier tiers sera traité pour une moitié au moyen de départs à la retraite anticipée (FNE, préretraites progressives) et d'arrivées à échéance de CDD, et pour l'autre moitié par la mise au point de projets personnels individuels ou collectifs (créations d'entreprise, essaimage...). Un deuxième tiers fera l'objet de reclassements au sein du CEA ou de Sema Group. Le CEA s'engage à ce qu'il n'y ait pas d'embauche extérieure sans vérifier au préalable qu'aucun candidat issu de Cisi n'ait le profil correspondant. Pour le troisième tiers, les mesures d'accompagnement à mettre en place en vue d'un reclassement externe devront être de nature à garantir durablement la recherche d'une solution pour chaque cas individuel. Enfin, Sema et Cisi s'engagent à ce que les différentes mesures de reclassement externe soient mises en oeuvre au bénéfice de chaque salarié concerné jusqu'à ce qu'au moins une proposition sérieuse lui ait été faite. En fin de semaine dernière, la CFDT, encore réticente, ne semblait accepter cette nouvelle proposition que du bout des lèvres. En rappelant ses exigences pour que le plan social se fasse dans le cadre du CEA et que ces reclassements soit effectués en priorité à l'intérieur du groupe (Cogema, Euriware, Technicatome). Le projet de reprise de Cisi par Sema passe aujourd'hui par un règlement du problème social. Or l'adhésion du personnel souhaitée par Sema est appa- rue un peu trop tardivement estime un observateur, qui constate que « les syndicats ont été laissés seuls entre septembre et décembre ». Gilles MUSI
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.