Asie + Amorcée il y a quinze ans, Framatome poursuit sa longue marche en Chine

L'avancée de Framatome en Chine n'est pas semée que de grands contrats, telle la construction des centrales de Daya Bay I et II en fonction depuis 1993 et 1994 ou de Ling Ao dont la mise en service est prévue en 2002 et 2003. La longue marche du constructeur nucléaire français amorcée voilà quinze ans progresse aussi grâce à des contrats moins spectaculaires. Ainsi, d'une cintreuse inaugurée mardi dernier à Deyang, dans la province du Sitchouan. De fait, achetée 60 millions de francs au milieu des années 80, à une époque où Framatome, dans la foulée de la reprise de Creusot-Loire, songeait à se diversifier dans le parapétrolier, cette imposante machine fait le bonheur de la société chinoise DEC (Donfang Electric Company), à qui son partenaire Framatome l'a vendue « à un prix d'ami » (3 millions de francs). Capable de transformer en cylindres des plaques d'acier de 15 centimètres d'épaisseur et de 16 mètres carrés de superficie, elle est utilisée dans la fabrication de grosses pièces nucléaires. La cintreuse, la plus performante de Chine et l'une des plus grandes au monde, servira à fabriquer une partie des équipemenst de la centrale de Ling Ao. Ajoutons que l'encombrante machine, quasiment flambant neuf, ne servait plus à grand-chose dans l'atelier de Framatome à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Transfert de technologie. Car, pour Framatome, la fourniture de contrats clés en main n'est plus de mise dans l'empire du Milieu. Selon Dominique Vignon, le PDG de Framatome, le développement du nucléaire chinois passe en effet désormais « par un accord global de transfert de technologie », seule façon pour l'industrie atomique française de jouer un rôle dans ce secteur en Chine. C'est dans cet esprit que Jacques Chirac a proposé, en mai dernier, aux autorités chinoises une étude de faisabilité portant sur la construction de six tranches nucléaires à eau pressurisée de 1.000 mégawatts. Cette étude, à laquelle participent également EDF et GEC-Alsthom, devrait être remise à la fin de l'année. Ces six tranches pourraient être situées à Yangjiang, sur la côte de la mer de Chine méridionale, non loin de Hong Kong. Mais, pour Dominique Vignon, l'avenir du nucléaire se déterminera d'abord par sa compétitivité - en Chine comme dans d'autres pays au monde - et par la capacité de l'industrie atomique chinoise à maîtriser les points clés de la filière. A terme, l'intégration chinoise dans la construction d'une centrale nucléaire devrait atteindre 50 %. Le constructeur français arrive actuellement en bonne place dans cette filière nucléaire chinoise, mais l'avenir risque d'être plus ouvert, avec notamment l'entrée en lice des américains Westinghouse General Electric et Combustion Engineering, soit directement si l'embargo qui frappe l'industrie nucléaire américaine en Chine est levé, soit indirectement sous couvert de leurs licenciés japonais ou coréens. Elisabeth Rochard, à Chengdu
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