La politique sociale de GPS dans la mire des syndicats

La politique sociale chez GPS ? C'est un mélange de ce qui est pratiqué chez McDonald's et dans les sociétés japonaises. Pas besoin de vous faire un dessin... » Denis Lauxire, délégué central CFDT, ne semble pas trouver de mots assez durs pour condamner le sort réservé au personnel du groupe dirigé par Michaël Likierman et Daniel Abittan, qui regroupe notamment les enseignes GrandOptical et Photo Service. Pour « faire connaître les conditions de vie des salariés de GPS, ainsi que les pratiques antisyndicales », demain à la Défense, l'intersyndicale CFDT-CGT-FO-CFTC-CGC appelle à un rassemblement devant le siège de l'entreprise. « En dehors des salariés protégés, soit les délégués du personnel, nous distribuerons des masques blancs aux participants, en vue de leur éviter toute répression par la suite », indique Denis Lauxire, fustigeant au passage certaines pratiques de la direction. Selon lui, chaque directeur de magasin dispose, par exemple, « d'instructions spécifiant comment recevoir les délégués syndicaux », leur conseillant, entre autres, « d'en informer immédiatement la DRH [direction des ressources humaines] du groupe et de s'assurer que... le coffre du magasin est bien fermé ». « Voilà une société où l'on fait aussi payer les tenues de travail », continue-t-il, affirmant par ailleurs que « vingt-huit actions sont en cours auprès des prud'hommes pour divers excès en matière sociale chez GPS ». De son côté, Catherine Chouard, directrice des ressources humaines chez GPS, s'étonne de voir surgir aujourd'hui de telles accusations au moment où, « par la voie de la négociation sur l'exercice du droit syndical », la société s'apprête à mettre en place son premier comité de groupe. Les syndicats condamnent l'absence de négociation sur les salaires L'intersyndicale de l'entreprise représente essentiellement la branche photo du groupe, qui rassemble les magasins Photo Service, Photo Station, Photo Point et surtout Color Photo France. Ces derniers (soixante et onze points de vente) ont rejoint le groupe voilà dix-huit mois, suite à un rachat par GPS. Or cette ex-chaîne de magasin photo Minit, dont les résultats financiers se dégradaient, était fortement syndiquée. « Il y a eu là un choc de culture », reconnaît sans hésiter le porte-parole de Photo Service, dont le réseau Color est devenu une filiale. Selon les syndicats, ce choc se serait soldé chez Color Photo par le remerciement de cent cinquante personnes sur un total de trois cents salariés. De son côté, la direction de Photo Service indique que, en l'espace de dix-huit mois, ses effectifs ont progressé de 23 %, avec deux cent trente-cinq créations nettes d'emplois. Les syndicats mettent en outre en avant l'absence de négociation collective sur les salaires, prenant l'exemple de salariés parisiens touchant un salaire mensuel de 6.500 francs brut, après quatre ans d'ancienneté. La direction indique pour sa part que le salaire mensuel moyen chez Photo Service est de 7.711 francs, auxquels s'ajoutent divers intéressements « négociés en comité d'entreprise » et donc « en parfait accord avec les représentants des salariés ». Jean-Pierre Gratien
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