La Samaritaine renforce ses accords avec Promodès

La Samaritaine élargit son accord commercial avec le groupe Promodès mais, malgré les rumeurs qui circulent de plus belle depuis le difficile mois de décembre, le PDG du grand magasin parisien, Georges Renand, dément être en quête de partenaires financiers. « Ces rumeurs ont un fond de vérité, mais c'est un partenaire commercial que nous avons trouvé avec Promodès. Nous étendons aujourd'hui l'accord commercial que nous avions déjà conclu pour approvisionner le supermarché du magasin. Par ailleurs, nous poursuivons la rénovation du magasin, où nous avons déjà investi 400 millions. » Il serait également question, même si l'accord n'est pas encore conclu, que le grand supermarché, situé en sous-sol, prenne l'enseigne Champion, devenant ainsi un franchisé de Promodès. La situation de la Samaritaine alimente forcément les rumeurs, d'abord parce que, malgré tous les efforts consentis pour sa remise à niveau, le magasin peine depuis des années à retrouver une exploitation positive et se trouve dans le rouge depuis 1990. Avec la surface de vente la plus importante, le grand magasin du Pont-Neuf réalise le chiffre d'affaires le plus faible des grands paquebots du commerce parisien. Pour les onze premiers mois de 1995, il a réalisé 1,07 milliard de francs de chiffre d'affaires, soit 5 % de moins qu'en 1994, passant du même coup derrière le Bon Marché. En 1994, les ventes avaient déjà reculé de 3 %. « Les ventes sont bien reparties à la fin des grèves », nuance Georges Renand, « et les soldes se déroulent bien, sans que cela puisse effacer l'impact des grèves. » En 1994, les pertes nettes, moindres que les années précédentes, frôlaient encore les 29 millions de francs pour un chiffre d'affaires de 1,083 milliard de francs. Les revenus de l'immobilier - le groupe a encore un domaine immobilier d'habitation et de bureaux important - représentent plus de 40 millions de francs. Un apport manifestement important pour maintenir le groupe à flot. Cependant, le cash-flow est trop faible pour financer les investissements, et l'endettement s'alourdit, même s'il reste modéré. Autant de raisons de se demander si La Samaritaine n'aura pas besoin, tôt ou tard, d'un partenaire financier... Son statut très particulier de société détenue par une fondation (la Fondation Cognacq-Jay, le PDG ayant aujourd'hui plus de 20 % des parts) et ses difficultés d'exploitation peuvent faire hésiter la plupart des financiers. En regard, la situation de ces très beaux immeubles et la qualité de l'emplacement de ce qui reste un bel outil commercial peuvent en attirer d'autres. Michèle Cohen-Chabaud
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