Bruxelles alourdit l'amende de Microsoft

Pratiquement 900 millions d'euros ! C'est la somme, une nouvelle fois record, que Microsoft va devoir verser à la Commission européenne pour abus de position dominante. Cette amende, qui vient s'ajouter aux deux précédentes versées en 2004 (497 millions d'euros) et 2006 (280,5 millions), correspond à des astreintes journalières pour la période du 21 juin 2006 au 21 octobre 2007. Même si, à l'époque, Microsoft avait déjà fait un certain nombre de concessions, la Commission avait considéré que ce n'était pas suffisant par rapport à ses demandes initiales. Selon elle, Microsoft n'avait pas fourni suffisamment de documents pour permettre l'interopérabilité entre ses logiciels et ceux de la concurrence. Bruxelles avait alors décidé que l'éditeur américain serait mis à l'amende jusqu'à ce qu'il change ses pratiques.Microsoft n'a pas souhaité faire de commentaires sur cette sanction " qui était dans l'air depuis quelques jours ". Le groupe a simplement rappelé que cette amende concernait le passé et qu'il préférait regarder désormais vers l'avenir. D'ailleurs, il est peu probable qu'il fasse appel de cette sanction. D'autant que les précédentes amendes ont été confirmées en septembre 2007 par la Cour européenne de justice.Car, aujourd'hui, Microsoft souhaite montrer un autre visage que celui qui lui a valu ces condamnations pour abus de position dominante. Outre un accord passé avec Bruxelles en octobre dernier, la firme de Bill Gates se veut désormais le champion de l'interopérabilité. Elle a annoncé la semaine dernière qu'elle allait mettre à disposition, gratuitement sur le Web, 30.000 pages de documentation sur Windows pour ses concurrents et qu'elle allait licencier à bas coût une partie de ses brevets pour encourager le développement autour de ses applications.LA CONCURRENCE NE DESARME PASNéanmoins, il n'est pas sûr que ce changement de comportement suffise à amadouer Bruxelles ni les concurrents de Microsoft. Ces derniers (IBM, Nokia, Oracle, etc.) ont déjà saisi la Commission pour qu'elle examine les nouvelles solutions que l'éditeur américain a lancées depuis 2004 : la suite Office 2008 (Excel, Word, PowerPoint) et le système d'exploitation Vista. Bruxelles a été également invité à se pencher sur la vente liée du navigateur Internet Explorer avec le système d'exploitation. La semaine dernière, après les annonces de Microsoft, la Commission a d'ailleurs déclaré que celles-ci ne résolvaient pas du tout les problèmes de vente liée.Une procédure qui n'en finit pasCela fait déjà neuf ans que Bruxelles et Microsoft sont en conflit. Les premières investigations remontent à 1999 lorsque la Commission saisitpar Sun commence à enquêter sur d'éventuels abus de position dominante du numéro un mondial des logiciels. À partir de 2004, les choses prennent une nouvelle tournure quand le commissaire à la Concurrence, Mario Monti, condamne Microsoft à 497 millions d'euros d'amende. Jusqu'en octobre 2007, les deux parties ne cessent de s'affronter. Depuis, la hache de guerre entre les protagonistes n'est qu'à moitié enterrée.
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