Weleda, leader européen de ce marché, veut se faire un nom

La récolte du millepertuis s'est terminée il y a un quart d'heure ", explique l'épouse de Michael Straub, le responsable du site Weleda Naturals à Wetzgau, une petite ville du sud de l'Allemagne située à une heure de Stuttgart. Pourtant, il est à peine 9 heures du matin. Mais les récoltes débutent à l'aube avant que le soleil ne tape sur les fleurs et ne risque de réduire leurs propriétés. Le site de Wetzgau compte plus de 250 espèces de plantes réparties sur une vingtaine d'hectares. " Il s'agit du plus vaste jardin de plantes médicinales en Europe ", se félicite Weleda. Le groupe suisse a été créé en 1921 par Rudolf Steiner et Ida Wegman, qui ont eu l'idée de " faire appel aux forces vitales de la nature pour soigner l'être humain " . Il est encore présent dans les médicaments, mais réalise près de 70 % de son activité dans les cosmétiques. Parmi ses best-sellers : la crème pour le corps au calendula ou le soin des mains à l'argousier.Mais alors que des mastodontes comme L'Oréal et Carrefour se lancent à l'assaut du marché des cosmétiques bio avec la puissance marketing que l'on sait, Weleda est contraint de sortir de sa discrétion. L'an passé, le groupe a inauguré une boutique à Paris, près des Champs-Élysées. Plus qu'un espace de vente, c'est surtout une vitrine pour la marque. Depuis un an, le groupe a aussi ouvert aux visites le jardin de Wetzgau pour sensibiliser les consommateurs à son engagement envers la nature. " Le compost sert de fertilisant. Nous avons fait pousser des haies dans lesquelles se nichent des oiseaux qui chassent les nuisibles ou encore des insectes qui favorisent la pollinisation ", explique Michael Straub. Ces visites servent aussi à former les équipes de commerciaux qui vont à la rencontre des pharmaciens.Car, malgré plus de quatre-vingts ans d'expérience, Weleda va devoir se battre pour préserver sa place sur les étagères des officines et des parapharmacies face à ces nouveaux arrivants. Le groupe veille d'ailleurs à assurer ses approvisionnements futurs face à cette concurrence plus vive. Le site de Wetzgau sert de laboratoire de recherche, notamment sur la mise en culture des plantes habituellement sauvages. En parallèle, Weleda développe des partenariats. Au Pérou, une zone protégée de 2.000 hectares a été créée pour le groupe près de San Antonio, avec un droit exclusif de cueillette. Ce réseau, combiné à une place de leader européen, fait de Weleda une cible de choix. Mais sa structure - le groupe est contrôlé par une fondation derrière laquelle on trouve une clinique et une université suisses - le protège. Le groupe exclut une opération de croissance externe, mais pourrait opter pour un partenariat en vue de développer sa distribution.
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