Siemens n'exclut pas des acquisitions ciblées

Siemens n'exclut pas des acquisitions ciblées donnant à sa division télécommunications une porte d'entrée sur marchés ou sur une technologie, selon Lothar Pauly, le président de la division Siemens communications. Il affiche ainsi sa confiance dans la croissance à l'occasion d'un entretien accordé à Handelsblatt et à La Tribune. Après la cession, effective au 1er octobre prochain, du pôle de téléphones portables au taiwanais BenQ, la rentabilité de cette division, qui pèse quelque 18 milliards d'euros soit 23 % du chiffre d'affaires du groupe, va être nettement meilleure. Sans l'enfant à problèmes, elle aurait atteint 4,7 % sur les six premiers mois de l'exercice. Klaus Kleinfeld, le nouveau président de Siemens, réclame toutefois entre 8 % et 11 % d'ici vingt-deux mois. Un objectif que Lothar Pauly est persuadé de pouvoir atteindre. Mais sur un secteur où la baisse des prix est de 10 % par an, la priorité est à la croissance. La clé du succès est dans l'innovation et la rapidité. "C'est une des raisons de notre échec dans les portables alors que pourtant nous avons parfois été, mais pas de manière constante, leaders techniquement", avoue-t-il. Le pôle appareils (téléphones fixes et terminaux DECT), bénéficiaire et pour lequel il annonce détenir 40 % du marché mondial, va ainsi être isolé dans une structure, de manière à lui donner plus de flexibilité. Il dément, en revanche, avoir l'intention de la céder. "Il faut lui donner une chance", estime-t-il. Dans les infrastructures pour opérateurs fixes, il reconnaît que les résultats seront encore négatifs sur l'exercice clos au 30 septembre compte tenu des restructurations mais il attend un redressement net en 2006. "Trop complexes." Dans les réseaux d'entreprises, il admet devoir diminuer sa dépendance d'un marché domestique guère porteur.En revanche, le patron de Siemens Com rejette toute idée de mariage avec un concurrent direct. "Les méga-fusions sont beaucoup trop complexes", indique-t-il. "Atteindre le niveau de synergies qui justifie un tel mariage coûte extrêmement cher", précise-t-il. Lothar Pauly réfute ainsi l'idée d'une alliance avec Nortel que la presse allemande a évoquée à plusieurs reprises. Il voit un troisième frein dans la nationalité même des acteurs, objet dans leur pays respectif d'une fierté nationale difficilement compatible avec un passage sous contrôle étranger. Mais le patron de la division communications de Siemens est persuadé que les surcapacités du marché vont entraîner une consolidation au détriment des sociétés de taille moyenne.Bénédicte de Peretti, à Munich
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