Les SSII se ruent sur le dossier médical personnel

Malgré ses retards à l'allumage, le dossier médical personnel apparaît très convoité par les sociétés de service informatique. Pas moins de treize candidats ont répondu à l'appel d'offres lancé en juillet pour ce dossier informatique, prévu par la réforme de l'assurance-maladie, qui suivra chaque assuré.Le groupement d'intérêt public chargé du dossier médical personnel, le GIP-DMP, sélectionnera cinq ou six candidats début octobre. Chaque "hébergeur" devra expérimenter, de novembre 2005 à mars 2006, 5.000 dossiers chacun, l'objectif étant d'ouvrir 30.000 dossiers sur une dizaine de sites pilotes. Sera ensuite rédigé le cahier des charges définitif, et lancé un second appel d'offres, avant un déploiement en 2007.Six grands consortiums s'étaient déclarés candidats bien avant l'appel d'offres : EADS et CS Communication (via sa solution Allodoc) ; Atos Origin, HP et Unimédecine regroupés au sein de Santeos ; Steria et Arès qui viennent de signer un accord avec le réseau des Caisses d'Epargne pour la commercialisation et le service aux usagers ; Accenture (via sa filiale InVita), La Poste et Neuf Télécom ; Capgemini, IBM et France Télécom ; EDS, Bull et Siemens Health Services. Cet été, ce sont ajoutés Cegedim et Thales services ; SQLI, EasyNet et Dell.Occasion de rebondir. Étonnant grand absent jusqu'à présent, Microsoft a rendu publique hier sa candidature aux côtés de Medcost (et sa filiale Doctissimo) et du Réseau Santé Social (RSS). Ce consortium baptisé "D3P" (pour dossier patient personnel et partagé) compte s'appuyer sur une expérience en cours en Rhône-Alpes. RSS tient là l'occasion de rebondir. L'ex-opérateur du réseau Sesame-Vitale (filiale de Cegetel), longtemps déficitaire, a vu sa concession lui échapper au profit de France Télécom et d'Atos Origin il y a an et a été repris par l'allemand CompuGroup fin 2004. Pour Microsoft, cette candidature s'inscrit dans sa nouvelle stratégie sur le marché des administrations publiques pour lequel il s'est doté d'une nouvelle direction il y a tout juste un an. Reste à savoir si l'hégémonique éditeur américain de logiciels sera bien accueilli par la communauté médicale, sachant que "25 % des médecins libéraux sont équipés en Mac", selon Norbert Paquel, délégué général de l'association Edisanté.Au-delà, nombre d'inconnues subsistent. En particulier, la question du mode de rémunération de ces prestataires reste en suspens. Le coût de fonctionnement annuel du DMP est évalué entre 300 et 600 millions d'euros. Nul doute que ce chantier prendra du retard. "Les montants financiers prévus ne couvrent pas les besoins", estime Olivier Hesse, président de RSS, estimant que les hébergeurs devront attendre longtemps le retour sur investissement.Clarisse JayMise en services prévue en 2007La loi d'août 2004 sur la réforme de l'assurance-maladie prévoit que chaque assuré soit doté en 2007 d'un dossier médical personnel informatisé regroupant ses données médicales.Une enveloppe de 15 millions d'euros est prévue pour la première phase de la mise en place, à répartir entre 5 ou 6 "hébergeurs".Le coût annuel de fonctionnement du DMP est estimé entre 300 et 600 millions d'euros.
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