La start-up se développera aussi indépendamment d'Ebay

Depuis le 12 septembre dernier, date du rachat de Skype par Ebay, pour 2,6 milliards de dollars (ou 4 milliards, selon les performances), tout le monde s'interroge sur les motivations du géant de l'Internet qui justifient le paiement d'une telle somme. Les dirigeants du site de ventes aux enchères ont saisi l'occasion d'acheter une entreprise qui permet de faire converser gratuitement un acheteur avec un vendeur, ce qui est un élément primordial dans la conclusion de la transaction. Certes, mais Skype poursuivra le développement de son activité historique en parallèle de sa maison mère. "Ebay a toujours laissé les entreprises qu'il a rachetées libres", avance Jérôme Archambeaud, patron de Skype France. "Comme Ebay est très présent aux Etats-Unis, contrairement à Skype, nous allons proposer Skype sur le site. Sinon, les liens sont purement capitalistiques", ajoute la nouvelle recrue de la start-up, arrivée le 1er juin dernier.Progression impressionnante. Fort du téléchargement de son logiciel par 150.000 personnes chaque jour, Skype, qui n'emploie que 250 salariés, entend continuer sur son impressionnante lancée : "Nous devrions réaliser un chiffre d'affaires de 200 à 250 millions de dollars l'an prochain, contre 60 à 70 millions cette année, assure Jérôme Archambeaud. Nous restons focalisés sur la voix gratuite sur Internet et nous nous satisfaisons d'avoir seulement 5 % d'utilisateurs payants." De fait, la stratégie de Skype n'est pas celle d'un opérateur télécoms classique, même si ses concurrents sont clairement les fournisseurs d'accès à Internet et les messageries instantanées. D'ailleurs, "Skype ne revendique pas le fait d'être un opérateur télécoms mais vient du monde du logiciel", explique le patron de la branche française. Ainsi, "nous n'avons aucun problème à donner ou à incorporer Skype dans des équipements", avoue-t-il. Dans le cas où les logiciels de Skype sont intégrés dans des téléphones ou des assistants communicants, la start-up prend des royalties de 5 % maximum.Avec une idée : quand un consommateur achète un téléphone incorporant Skype, il ne téléphonera plus via un opérateur classique mais seulement par Skype et en payant, même une somme modique. En clair, le modèle économique est basé sur l'extension de la base installée d'un logiciel propriétaire dans des équipements informatiques ou téléphoniques. Voilà qui fait penser à la stratégie d'un autre grand du logiciel... Microsoft. Guillaume de Caligno
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