L'entrée de Roularta dans le capital de l'Express ainsi que l'acquisition de Point de vue, annoncées le mois dernier, placent ce groupe belge, aussi discret que puissant, sous les projecteurs. Dès que les 35 % du pôle l'Express-l'Expansion seront comptabilisés (en équivalence), Roularta atteindra 600 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont un quart en France. D'ici à deux ans, il espère même décrocher les 100 % du pôle de magazines (l'Express, l'Expansion, l'Étudiant, Mieux Vivre, etc.) dirigé par Denis Jeambar, si l'actionnaire principal, Dassault, le veut bien.Ses projets pour le groupe l'Express-l'Expansion sont davantage industriels qu'éditoriaux ou politiques. "Il faut continuer à travailler sur les "plus produit", explique à La Tribune Rik de Nolf, le patron de Roularta. L'idéal est la création d'un département dédié." La presse belge a développé l'édition de livres. Le concept pourrait être adapté à l'Hexagone, en bénéficiant de l'expérience de l'Étudiant. Rik de Nolf évoque aussi des échanges de dossiers rédactionnels, par exemple entre Trends-Tendances et l'Expansion. Déjà, Knak et le Vif-l'Express utilisent des réseaux de documentation et d'information interconnectés. Rik de Nolf assure qu'il n'est qu'en phase d'approche du pôle l'Express-l'Expansion. Mais il a déjà "beaucoup d'idées pour ce groupe"."Success story." C'est que le groupe belge constitue l'une de ces "success stories" dont les Flamands ont le secret. En 1954, Rik De Nolf lance le Roeselaarse Weekbode, dans sa petite commune belge. Un demi-siècle plus tard, l'éventail de titres de Roularta est si large que Rik de Nolf, fils du fondateur, s'avère incapable de les dénombrer... Presse gratuite ou payante : Roularta est des deux côtés de la barrière. Les hebdos d'informations générales (Knack; le Vif-l'Express), économiques (Trends-Tendances) ou sportives (Sport Foot Magazine) fondent le prestige du groupe. Les gratuits, eux, détiennent une grande puissance de diffusion. "Déclinés en de multiples éditions régionales, "De Streekrant" touche par exemple quelque 3,6 millions de lecteurs", sur 6 millions d'habitants en Flandre, explique Rik de Nolf.Le groupe opère avec pragmatisme : il lance un titre sur le marché qu'il connaît le mieux, la Flandre, apprend sur le tas, puis le réplique ailleurs. Ainsi, Roularta édite un magazine "urbain" gratuit en Flandre, Steps. Aujourd'hui, le groupe est en passe d'acquérir 100 % de son homologue À Nous Paris (350.000 exemplaires). "Ce titre devrait être rentable l'an prochain, explique Rik de Nolf. Quant à sa déclinaison lilloise ("À Nous Lille"), elle est rentable un an après son lancement." En janvier, Nice et Marseille auront leurs éditions. Objectif : rentabilité dès 2007.Grégoire Pinson, à Bruxelle

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:20

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