À vingt ans, Canal J se bat pour garder son leadership

Née le 23 décembre 1985, sur le réseau câblé de Cergy-Pontoise et ses 300 abonnés, Canal J vient d'avoir vingt ans. Son histoire est celle du paysage audiovisuel français du câble et du satellite. Le 21 novembre dernier, les pionniers - Canal J, Planète, Paris Première - ont rejoint le monde des chaînes hertziennes, sur la TNT payante. Entre ces deux dates, Canal J, créée à l'initiative d'Hachette, est passée d'une situation de monopole sur son public à celle d'une concurrence féroce, où s'affrontent plus de 19 chaînes pour enfants.Distribution exclusive. Bénéficiant de son antériorité, et ayant misé, dès l'arrivée de CanalSatellite en 1996, sur une distribution satellite exclusive par ce bouquet, la chaîne a vu sa couverture croître régulièrement pour toucher 4 millions de familles abonnées à un bouquet, dont un tiers sur le câble. Elle reste la première chaîne thématique en audience sur les 4 -14 ans.Canal J a atteint, dès 1995, à l'âge de dix ans, l'équilibre financier, mais la fin des années 90 est plus mouvementée. Le duel engagé entre CanalSatellite et TPS encourage l'arrivée de concurrentes américaines (Disney, Cartoon Network, Warner...), puis françaises. En 1998, Canal J est évincée du réseau câblé de Metz, au profit de Teletoon, créée par TPS. Elle y reviendra en 1999.1999 est aussi la date d'un virage éditorial, avec l'arrivée de Pierre Belaïsch à la direction des programmes, qui veut faire de Canal J "la chaîne des enfants et non plus la chaîne dont les parents rêvent pour leurs enfants". Pour conserver ses positions et ses rémunérations de la part des distributeurs, Canal J élargit sa gamme : Tiji pour les tout-petits est lancée en 2000, Filles TV pour les jeunes filles en 2004.Position imprenable. Tout récemment, avec 66 % de Gulli, l'unique chaîne enfants gratuite de la TNT, le pôle Canal J a conquis une position imprenable. C'est l'un des quinze premiers éditeurs français de chaînes thématiques. Son chiffre d'affaires, de l'ordre de 35 millions d'euros, provient à 80 % des abonnements, 20 % de la publicité.Lancé par Hachette, Canal J a vu passer à son capital les acteurs du câble des années 80 (Lyonnaise, Caisse des dépôts, Générale des Eaux), des groupes de presse (Bayard, Marie-Claire), et Canal Plus, avant de revenir au début de 2005 à 100 % à Lagardère.Pour Emmanuelle Guilbart, qui a succédé cet automne à Claude-Yves Robin, resté onze ans directeur général, l'un des défis est de s'adapter aux nouveaux usages de son public. La diffusion sur mobiles et la mise à disposition des programmes en "podcast" (téléchargement) sont actuellement en test.Isabelle Repito
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