Le call back sera condamné à réviser ses prix

Pas de problème, on va s'aligner. » Chez les fournisseurs de services de type call back ou reroutage, on ne peut pas dire que cet événement soit de nature à provoquer de l'inquiétude. Certains mêmes s'en félicitent. « Cela va nettoyer le marché », annonce d'emblée François Giraud, responsable des produits voix au sein de Cable & Wireless France. Sous-entendu, ceux qui ne possèdent pas d'infrastructures et qui se bornent à acheter des capacités aux grands opérateurs (France Télécom, AT&T, Unisource...) pour revendre du trafic à leurs clients, ont du souci à se faire. Une nouvelle pression difficile à supporter Pour cette petite dizaine de sociétés implantées sur le territoire et qui proposent soit du call back - l'utilisateur appelle un numéro aux Etats-Unis qui lui est affecté, et un ordinateur le rappelle quelques secondes plus tard en lui donnant la tonalité -, soit du reroutage d'appel - l'abonné compose un numéro d'accès au serveur parisien suivi du numéro de son correspondant -, la réponse est partout la même : « A chaque fois que France Télécom baisse ses tarifs, on réduit les nôtres dans les mêmes proportions ». Ainsi, Golden Line Technology étudie déjà sa prochaine grille tarifaire qui sera applicable « le 1er septembre ou même avant ». Les prix risquent encore de baisser de 20 à 30 % Mais toute la question est de savoir comment ces petites sociétés vont pouvoir supporter cette nouvelle pression. « Ces structures ont besoin de 20 % de marge pour vivre. Et elles sont coincées entre le prix marché et le coût fournisseur », note François Giraud. « Il existe aujourd'hui 256 compagnies de téléphone aux Etats-Unis, et il y a de la place pour tout le monde », rétorque Michel Lagravère, président d'Eureka Telecom, opérateur privé en télécommunications d'origine canadienne installé en France depuis novembre 1995, qui admet cependant qu'une spécialisation sur certains marchés ou zones géographiques est à terme inévitable. Car « les prix risquent encore de baisser de 20 à 30 % », estime-t-il. Soit. Mais, chez Golden Line, on se passerait bien d'une nouvelle réduction dans les trois mois à venir: « Là, ils tapent un grand coup. Et nous sommes contraints de réduire nos marges », avoue ce porte-parole. « On vit en France aujourd'hui ce que notre filiale Mercury a vécu en Grande-Bretagne lors de l'ouverture du marché britannique. Ils veulent tuer les nouveaux entrants, ceux qui se qualifient d'opérateurs sans posséder d'infrastructures », reprend pour sa part François Giraud. Si certains semblent à terme effectivement condamnés à un marché de niche, d'autres prennent cette logique de la concurrence avec philosophie. Notamment WorldCom, quatrième opérateur longue distance américain implanté en France depuis le début de l'année. Pierre-Antoine Beaubion, président de la filiale française, estime cependant qu'une évolution tarifaire ne doit pas intervenir de façon unilatérale sans une baisse de la tarification des liaisons louées. « C'est un abus de position dominante », estime- t-il. Gilles MUSI
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