Séductions chinoises pour attirer les étrangers

Les banques et institutions financières étrangères affluent vers la Chine pour prendre part à l'internationalisation du secteur bancaire. Trois des quatre banques commerciales nationales (Bank of China, l'Industrial and Commercial Bank of China et la China Construction Bank), mais également les principales et plus viables banques locales (la Bank of Shanghai, la Bank of Communications, etc.) ont attiré ces dernières années 15 milliards de dollars de capitaux étrangers. Cet afflux d'argent frais est assez important (pour ne pas dire salvateur) pour que Pékin cherche à le maintenir, à un peu plus d'un an de l'ouverture du secteur à la concurrence.Mais le pari est difficile. Tout d'abord, les parts détenues par des étrangers ne peuvent aujourd'hui dépasser 20 % par investisseur et 25 % au total, ce qui ne leur permet pas de détenir un poids majeur dans la gestion des banques. Secundo, leur état financier s'avère plus que douteux et tout laisse à penser que, suivant une tradition bien établie en Chine, les comptes cachent une partie des difficultés de l'entreprise.Néanmoins, afin de conforter les investisseurs dans leur choix et en inspirer d'autres, les autorités viennent de relancer une vaste campagne médiatique visant à prouver leur volonté de changement de méthodes de gestion. Lundi, l'agence de presse officielle a révélé la découverte de 240 cas de corruption ayant entraîné la perte de 1,6 milliard de yuans (160 millions d'euros) lors des six premiers mois de l'année. Selon le gouvernement, cette somme ne représenterait qu'un quart des cas d'enrichissement aux dépens des institutions financières publiques.Campagne médiatique. Deux jours plus tôt, le directeur adjoint de la commission de régulation bancaire avait annoncé que les gouverneurs des banques commerciales se verraient retirer leur pouvoir d'attribuer des prêts. Cette manoeuvre permettrait de limiter les cas de corruption mais également le nombre de prêts non performants. Il a aussi expliqué que des comités d'attribution des prêts avaient été mis en place dans les banques et que celles-ci suivraient petit à petit les systèmes de gestion de leurs "investisseurs stratégiques", terme employé pour nommer les partenaires étrangers.Enfin, hier, c'était au tour du très officiel China Daily de marquer la volonté de discipline des banques nationales, soulignant peut-être involontairement la nouveauté de cette aspiration. L'association bancaire chinoise a en effet adopté une convention sur l'autodiscipline de ses membres, visant, selon le président de la China Construction Bank, à "construire un secteur bancaire compétitif dans un marché bien régulé et ordonné pour se préparer à une compétition qui deviendra encore plus intense". De grands mots pour, jusqu'ici du moins, peu de réalisations concrètes. Si ce n'est une efficace campagne marketing à l'intention des potentiels investisseurs étrangers.Tristan de Bourbon, à PékinPrincipales opérations en 20056,7 milliards de dollars dans Bank of China : Royal Bank of Scotland, Merrill Lynch, Li Ka Shing (Hong Kong) et Temasek (Singapour).3 milliards dans Industrial and Commercial Bank of China : Allianz, Goldman Sachs et American Express.3,9 milliards dans China Construction Bank : Bank of America et Temasek.140 millions dans Bank of Beijing : ING.87 millions de dollars dans Nanjing Bank : BNP Paribas.
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