Le Roussillon, terre d'art moderne

Matisse et Derain y ont inventé le fauvisme. Braque et Picasso en ont fait la Mecque du cubisme, avant que Soutine n'y réalise ses paysages les plus fous. Pas de doute ! Le Roussillon s'est imposé comme l'une des terres les plus fécondes de l'art moderne. Alors autant profiter de l'été pour retrouver cette lumière et ces couleurs qui firent rugir les fauves à Collioure. Avant de s'en aller percer les secrets du cubisme dans les ruelles étroites de Céret.Matisse a donc été le premier à ouvrir le bal, débarquant en gare de Collioure en 1905. Un choc ! La lumière l'aveugle, faisant surgir des couleurs éclatantes sous ses yeux. Le peintre les traque. Et notamment de sa terrasse d'un immeuble du Boramar situé face à la mer. C'est de là qu'il peint en orange cet ancien phare transformé en église par Vauban au XVIIe siècle et aujourd'hui classé, surplombant une délicieuse petite plage de galets.Le peintre lui préférait la plage de Saint-Vincent, de l'autre côté de l'église. Il y a notamment croqué son épouse en Japonaise au bord de l'eau. Mais il avait aussi un faible pour le port d'Aval, non loin de là, aujourd'hui encore veillé par l'imposant château royal qui abrite un petit musée d'Art moderne.Au fil des ans, Collioure a fini par se mettre aux couleurs des fauves. Il faut prendre le temps de se perdre dans les ruelles du village aux maisons jaunes, ocre, vertes ou bleu ruisselant de bougainvilliers. Puis de se rafraîchir " Aux Templiers ". Véritable lieu de vie du village, cet hôtel, bar, restaurant, ouvert en 1822, se révèle être un incroyable musée. Car les propriétaires ont amassé un nombre impressionnant d'oeuvres. Mais il est déjà l'heure de grimper vers Céret.TABLEAUX EMBLEMATIQUESPicasso y avait élu domicile plusieurs étés de suite (1911-1914), trouvant refuge dans une grande maison donnant sur le Canigou (3, rue des Évadés). Avec à ses pieds un parc magnifique piqué de lauriers roses et de palmiers. Il y a peint certains de ses tableaux cubistes les plus emblématiques, probablement inspirés par les toits ocre et enchevêtrés des immeubles couleur terre du village. Le dernier étage de la médiathèque municipale en offre une vue imprenable.Céret a ensuite accueilli Soutine dans les années 1920, qui s'est notamment attaché aux platanes qui bordent le village. Certes, depuis la fin de la guerre, ce dernier attire moins les peintres. Mais il n'en est pas moins resté une cité d'art. En partie grâce à son musée d'art moderne dont les salles regorgent d'oeuvres signées Soutine, Picasso, Matisse, Braque ou Dali. Et que dire des expositions temporaires estivales toujours très réussies. À l'instar de celle aujourd'hui consacrée aux fauves hongrois.La chapelle de l'ancien hôpital a, elle, été transformée en lieu d'exposition. Mieux vaut y passer le matin lorsque la lumière filtrée par les vitraux abstraits et colorés de Manessier danse sur le sol. La porte d'Espagne, vestige des remparts d'antan, accueille la maison du patrimoine. À quelques pas de l'imposante cathédrale Saint-Pierre, Odile Oms a transformé sa maison en une belle galerie où les feuilles de Bonnard voisinent avec celles de Derain, Krémègne ou Léger. À visiter avant de faire une pose au Grand Café où Picasso aimait retrouver ses amis.Carnet de routeComité du tourisme des Pyrénées-Orientales. 04.68.51.52.53. www.cdt-66.comÀ CollioureEspace Fauve . 04.68.98.07.16. Hotel-restaurant-bar-musée " Les Templiers ", 12, quai Amirauté. 09.71.51.95.68.À CéretMusée d'Art moderne . 04.68.87.27.76. Exposition : " Les fauves hongrois ", jusqu'au 12 octobre. www.musee-ceret.comHôtel-restaurant " Lesterrasses du soleil ", à la vue imprenable sur le Vallespir. Route de Fonfrède. 04.68.87.01.94.
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