Les établissements / Le match banques contre boutiques : deuxième round

Les boutiques ont redoré leur blason de stock pickers, d'autant que les grandes banques qui ont besoin de regonfler leurs bilans ont eu tendance à proposer des livrets ou des comptes à terme, plutôt que des Sicav. Cette vague de fond a débuté il y a trois ans, avec la crise. Et cette tendance s'est renforcée tout au long de l'année passée. Des sondages l'attestent qui indiquent que les conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI) continuent de prendre des parts de marché aux grands réseaux et aux banques privés. Pourtant, précisément à cause de la persistance d'une certaine aversion au risque, jamais la question de savoir à qui confier son argent pour le faire fructifier en Bourse n'a été aussi délicate.La logique de produits des grands réseaux (qui s'apparente quelquefois à un rouleau compresseur commercial autour de quelques produits phares, de gros paquebots difficiles à manoeuvrer dans des environnements changeants), offre en contrepartie une profondeur de gamme, qui a été largement rationalisée. Une offre face à laquelle les petites structures ne peuvent rivaliser. Car une large gamme permet de couvrir à peu près toutes les configurations de marché, si vous parvenez à trouver le conseiller idoine pour vous aider dans votre sélection de fonds. Enfin, la taille du groupe bancaire et de son bilan rassurent l'investisseur.Mais depuis quelques années, ce modèle est battu en brèche par une architecture ouverte qui se développe. Avec d'énormes plates-formes d'assurance-vie, la nouvelle architecture propose un vrai choix à l'investisseur, quelquefois déconcertant tant l'offre est abondante. Par ailleurs, les petites sociétés de gestion, comme les CGPI, cherchent à se démarquer grâce à leur capacité de conseil et d'écoute de l'investisseur. Probablement moins bridés par des consignes maison que dans les grandes structures, les gérants peuvent, eux aussi, faire preuve de davantage d'originalité. Et de persistance dans leur choix stratégiques, ce qui constitue l'attrait et la valeur ajoutée des gestions de conviction. Carmignac, par exemple, avec 16 milliards d'euros de collecte en 2010, a porté ses encours gérés à 55 milliards. Ils étaient passés de 12 à 32 milliards en 2009. Pour autant, une boutique de gestion sous les feux des projecteurs n'est pas à l'abri de la « vedettisation » de tel ou tel gérant... ou d'un retournement brutal sur une classe d'actifs.Le profil idéal, du point de vue du client, prendrait probablement le meilleur des deux modèles : pourquoi ne pas associer la fiabilité d'une grande structure au sur-mesure patrimonial d'une petite boutique ?
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