Ce sont deux petites nouvelles. Mais qui font sens. Sanofi-Aventis a annoncé mercredi l'acquisition du laboratoire biopharmaceutique américain TargeGen et la cession de deux sites de recherche et développement, l'un à Porcheville (Yvelines) et l'autre à Alnwick (Royaume-Uni). Avec TargeGen, le groupe français s'offre un spécialiste du traitement de certaines formes de leucémie. Avec la vente des sites de Porcheville et Alnwick, il poursuit la mise en oeuvre de son plan de restructuration de sa R&D. Dix-huit mois après son arrivée à la direction générale du numéro quatre de la pharmacie mondiale, un mois et demi après le départ de Jean-François Dehecq, le bâtisseur du groupe, Chris Viehbacher en revisite l'ensemble des fondamentaux. Son prédécesseur réalisait une opération transformante tous les cinq ans et avait bâti un empire de 11.000 chercheurs coiffés de onze niveaux hiérarchiques. Lui privilégie les petites acquisitions, qui sont autant d'occasions de contourner ce qu'il appelle la « falaise des brevets », ces 40 % du chiffre d'affaires qui menacent de s'évaporer d'ici à 2012 avec la concurrence des médicaments génériques. Et il se méfie des grosses unités de recherche. À ses yeux, les grandes entreprises sont rarement à l'origine d'innovations majeures, car elles n'aiment pas les ruptures. Kodak a raté l'imagerie médicale et Microsoft la téléphonie mobile... Chris Viehbacher va chercher l'avenir là où il se terre, dans de petits labos innovants qu'il satellise tout en préservant leur autonomie. Et n'hésite pas à investir des univers périphériques, comme la santé animale (il n'y a pas de Sécu, donc pas de pression en faveur des génériques) ou le marché du bien-être avec les compléments alimentaires. De l'art de la rupture. [email protected]

latribune.fr

30 Juin 2010, 23:23

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