Deux salariés sur trois font confiance à leur patron

Malgré la crise, les Français ne sont pas fâchés avec l'entreprise. 65% des salariés du privé estiment même que leurs patrons ont pris de bonnes décisions depuis le déclenchement du début de la crise. Lequels patrons, réunis à partir de mercredi à l'Université d'été du Medef sur le camp d'HEC de Jouy-en-Josas, apprécieront. En revanche, avec les banquiers, le divorce est consommé. 92 % des salariés français estiment en effet que les banques ont une responsabilité importante, devant les gouvernements (85 %), les chefs d'entreprise ne se classant qu'au troisème rang (75 %), selon les résultats d'un sondage OpinionWay(*) pour « La Tribune ». « Les Français ont davantage la perception de la crise d'un système que celle d'un point de vue purement microéconomique », explique Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d'OpinionWay. Globalement, depuis le début de la crise, les personnes interrogées font confiance à leur patron. « Les salariés expriment une proximité et perçoivent leurs chefs d'entreprise comme des dirigeants de PME qui prennent des risques et non comme les patrons du CAC 40 qui ont une image écornée », poursuit Bruno Jeanbart, qui s'avoue « surpris par le clivage entre salariés du privé et ceux du public ». En effet, ces derniers sont une minorité (34 %) à estimer que leur patron a plutôt pris de bonnes décisions pour leur entreprise face à la crise.Le sondage met également en évidence le regard critique des salariés sur la répartition des efforts en temps de crise. Ceux-ci considèrent que les chefs d'entreprise en général n'ont pas eu une attitude solidaire vis-à-vis de leurs salariés (74 % contre 21 %). Mais, là-encore, la perception est moins négative dés lors que l'on interroge les salariés sur leur propre patron. Une majorité d'entre eux (51 %) évoquent dans ce cas des décisions solidaires. « Derrière cela, s'exprime le sentiment que les dirigeants ne sont pas suffisamment attentifs aux hommes et aux femmes qui composent l'entreprise », analyse Bruno Jeanbart. À nouveau ici, la question de la solidarité patronale divise les salariés, à la défaveur du secteur public. En effet, quand ceux du privé reconnnaissent une attitude solidaire dans leur entreprise (54 %), deux salariés sur trois du secteur public placent en tête l'attitude non-solidaire de leur entreprise . Enfin, les attentes exprimées par les salariés à l'égard des chefs d'entreprise en cas de reprise vont en priorité à l'augmentation des rémunérations (49 %), devant l'embauche de nouveaux salariés (35 %), l'investissement (9 %) ou la distribution de dividendes aux actionnaires (2 %). Reste que, si les embauches sont le sujet prioritaire des salariés du public (54 %), c'est loin d'être le cas de ceux du privé. Après plusieurs années de blocage des salaires, ou de maigres augmentations, ils privilégient l'augmentation des rémunérations (59 %) au recrutement de nouveaux salariés (27 %). (*) Sondage réalisé les 30 et 31 août auprès d'un échantillon représentatif de 1.059 personnes, représentatif de la population. française âgée de 18 ans et plus.
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