Pécresse gênée par la réforme des Hôpitaux de Paris

Le dossier de la réorganisation de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) s'invite dans la campagne des régionales en Île-de-France. Vendredi, les porte-parole de la liste UMP menée par Valérie Pécresse ont annoncé que le plan de près de 4.000 suppressions de postes d'ici à 2012 prévu par l'AP-HP ne serait pas décidé avant juin, c'est-à-dire après les élections.Une annonce qui a valu une réponse cinglante d'Anne Hidalgo, tête de liste PS à Paris : « Je m'étonne de ces propos car Valérie Pécresse n'est pas ministre de la Santé. » Une semaine plutôt, Jean-Paul Huchon, le président sortant de la région avait pourtant demandé au gouvernement « un moratoire sur cette décision ». Il a obtenu satisfaction, même si c'est sa challenger qui peut se prévaloir de l'annonce...au plus mauvais momentPour Valérie Pécresse comme pour l'UMP, l'annonce faite voici une semaine par Benoit Leclecq, le directeur général de l'AP-HP, d'un plan de réorganisation du premier groupe hospitalier européen et premier employeur de la région (92.000 personnes) tombe au plus mauvais moment. Difficile en effet pour les candidats UMP de défendre sur le terrain le regroupement de services, comme ceux des grands brûlés ou d'ORL, et la disparition de 4.000 emplois, dont la moitié de personnels soignants. Mais difficile également pour l'UMP de ne pas soutenir la volonté de l'AP-HP de faire 100 millions d'euros d'économies par an alors que Nicolas Sarkozy a annoncé, jeudi, lors de la conférence sur les déficits publics, que les hôpitaux ne devraient plus présentent plus de budgets déficitaires en 2012. Or, en 2009, celui de l'AP-HP affichait un déséquilibre de 100 millions d'euros (sur 7 milliards). Sans mesures d'économies, son déficit cumulé devrait largement dépasser un milliard en 2012.Dans ce dossier, le gouvernement marche également sur des oeufs. Le plan de l'AP-HP a été élaboré avec les ministères de la Santé et du Budget. Mais de l'autre, le pouvoir ne peut se permettre de braquer l'opinion publique, très sensible lorsqu'il s'agit de santé. La semaine dernière, Nicolas Sarkozy a d'ailleurs invité à diner plusieurs mandarins de l'AP très remontés contre le plan. Ce mardi soir, c'est au tour de Roselyne Bachelot de convier au ministère le professeur Pierre Coriat, président de la conférence médicale d'établissement de l'AP et porte-parole de la contestation... PATRICK COQUIDé
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