L'Europe, un continent à deux vitesses

En préparation des règles de gestion qui doivent être mises en place en Europe en 2013, l'Union européenne de football association (UEFA) a publié un premier état des lieux de la santé des clubs européens de football. Premier constat, les dépenses progressent plus vite que les recettes. Les 732 clubs de première division audités par l'UEFA ont enregistré 11,5 milliards d'euros de recettes en 2008, un chiffre en hausse de 10,6 % sur un an. Les deuxième et troisième divisions ont quand même encaissé entre 2,5 et 3 milliards d'euros de recettes. Les cinq grands championnats européens - l'Espagne, la France, l'Allemagne, l'Angleterre, l'Italie - captent à eux seuls 68,5 % des revenus de la première division, et l'essentiel des recettes audiovisuelles. Les Français ne sont pas les seuls à ne pas posséder leurs stades, censés être une source de revenus durable. C'est le cas à peu près partout en Europe - mis à part en Angleterre - puisque 65 % des clubs louent leurs infrastructures à l'État ou aux collectivités locales. Dans la même période, les salaires ont flambé un peu partout. Les frais de personnels ont fait un bond de 18,1 % à 7,1 milliards d'euros. Les clubs consacrent même 61 % de leurs recettes aux salaires, note le rapport. Au final, la perte globale de tous les clubs a atteint 578 millions d'euros, et a concerné 47 % d'entre eux. Bien entendu, l'UEFA note une corrélation très forte entre le niveau de richesse du club et sa réussite dans les compétitions européennes. L'Europe de l'Est fragilisée Plus inquiétant, le rapport souligne le rôle crucial du marché des transferts dans l'équilibre du football européens. Jusqu'en 2008, les clubs anglais et espagnols - les plus riches - achetaient plus de joueurs qu'ils n'en vendaient. En 2008, ils ont dépensé en net (différence entre l'achat et la vente) 385 millions d'euros. Les clubs français et néerlandais ont de leur côté réalisé un bénéfice de 185 millions d'euros. Dans des pays comme la Croatie, la République tchèque ou la Bulgarie, l'impact des transferts a été encore plus important sur les résultats des clubs. « L'argent circule entre les clubs et les transferts sont comme un système de solidarité entre les clubs les plus riches et les clubs de taille plus moyenne », indique le directeur général de l'UCPF, Philippe Diallo. Mais depuis, la donne a changé. En 2009, les clubs espagnols et anglais se sont concentrés sur le remboursement de leur dette plutôt que l'investissement dans des joueurs. L'année précédente, la dette totale de la première division atteignait 5,5 milliards d'euros, et était surtout le fait de 20 clubs (7 au Royaume-Uni et 5 en Espagne). Les clubs d'Europe de l'Est pourraient fortement trinquer des difficultés des clubs anglais ou espagnols. Sandrine Cassini« Les transferts sont comme un système de solidarité entre les clubs les plus riches et ceux de taille plus moyenne. »
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.