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Au printemps, c'est la fin de l'hiver que l'on célèbre dans les bars. L'été, c'est le soleil de minuit qui empêche citoyens et touristes de dormir. Et enfin, en hiver, la nuit tombe si tôt qu'il vaut mieux rester au bureau, puis aller prendre un verre, ou raconter des histoires à la veillée. Les Islandais refusent de se coucher. Il vaut mieux profiter de la lumière du jour pour admirer les merveilles que recèle la petite île de l'Atlantique Nord. Des merveilles géologiques avant tout. L'Islande est à cheval sur la faille qui délimite les continents Europe-Asie et nord-américain. La terre, à cet endroit précis, s'agite, crache du feu et de l'eau bouillante. L'île offre la sensation - presque irréelle - de vivre l'évolution de la planète. Il faut ainsi aller se promener du côté de Thingvellir, site de l'ancien Parlement populaire. Là s'est tenue, à partir de l'an 930, l'assemblée qui réunissait toute la population de l'île. On y lisait les lois, on discutait laine et moutons, on vendait ses chevaux, on cherchait femme ou mari - tout en déambulant sur les deux plaques tectoniques. De la rive européenne, on voit, à quelques mètres, le continent américain, et vice versa. En se promenant sur les routes de campagne, il n'est pas rare de s'apercevoir que l'on foule l'ancien lit de l'océan. Les falaises alentour en rappellent les berges. La lande prend des tons de pastel, bleu, vert tendre, marron clair. Les moutons paissent. Quelques poneys viennent se faire caresser au pied des anciennes fermes, dont la partie habitable était enterrée pour conserver la chaleur en hiver. Le toit, recouvert d'herbes folles, se fond dans le paysage. Jamais architecture n'aura été aussi proche de la nature. La nature, emblème islandais. Reykjavik, la capitale, est peut-être le seul endroit au monde où, d'un bureau, on peut voir - presque toucher - un glacier qui tombe dans les eaux froides de la baie. L'Atlantique Nord est un des lieux de prédilection des baleines, des orques, des dauphins, dont on peut admirer la grâce étonnante sans se lasser, bien emmitouflé sur le pont d'un bateau de tourisme. Mais il n'y a pas que les eaux froides. L'Islande est aussi l'endroit idéal pour profiter des geysers qui montent vers le ciel à un rythme immuable, ainsi que des nombreuses piscines à l'air libre. On nage, on se prélasse, on se laisse bercer dans cette délicieuse matrice, quel que soit le temps. Au contraire, plus il pleut ou plus le ciel s'obscurcit - et il est très changeant en Islande - plus le confort et le plaisir grandissent. Mention spéciale pour le Blue Lagoon, situé juste à côté de l'aéroport. Finir un séjour en Islande par un bain brûlant dans ses eaux d'un bleu laiteux, se faire masser, se tartiner sur le visage un masque à la silice blanche : autant de délices qui peuvent durer des heures.Reykjavik est aussi connu pour sa culture et son shopping. Musées, restaurants, boutiques dernier cri et design islandais sont à l'honneur dans l'artère principale, Laugavegur, et dans les rues adjacentes. Évidemment, les plus courageux tâteront également de la cuisine locale : la baleine, dont la chair ressemblerait à un bon steak, mais aussi la viande de requin, préparée d'une drôle de façon, puisqu'on la fait pourrir des mois... Bien sûr, les moins courageux pourront toujours goûter les autres poissons, dont l'excellent saumon sauvage qui peuple encore les rivières, nichées dans le paysage changeant mais éternel de l'Islande.Lysiane J. Baudu, à Reykjavik
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