Les marges de raffinage de Total ont explosé au deuxième trimestre

Les salariés de la raffinerie de Dunkerque en cours de fermeture ont de quoi grincer des dents. Total, le propriétaire des lieux, vient d'annoncer une explosion de ses profits trimestriels, qui intègrent une envolée... de ses marges de raffinage. Mais le paradoxe n'est qu'apparent. De l'aveu de Patrick de la Chevardière, le directeur financier du groupe, « il y a trop de raffineries dans le monde ». La compagnie pétrolière est en fait parvenue à optimiser le taux d'utilisation de ses capacités industrielles, qui s'est stabilisé à 78 % d'avril à juin contre 79 % un an plus tôt. Dans le même temps, les volumes raffinés ont atteint 2,14 millions de barils par jour. C'est 2 % de moins qu'il y a un an, mais 7 % de mieux qu'à l'issue du premier trimestre de cette année.Et cela alors que dopé par le bond des cours de l'or noir, l'indicateur de marges de raffinage européennes ERMI a presque doublé pour atteindre 31,2 dollars la tonne. En conséquence le résultat opérationnel ajusté trimestriel de l'activité « Aval » s'est élevé à 483 millions d'euros contre 156 millions d'euros au deuxième trimestre 2009. une santé insolentePlus globalement, Total, dans le sillage des majors pétrolières anglo-saxonnes, à l'exception de BP, affiche une santé insolente après avoir largement profité de l'embrasement des prix du baril.D'avril à juin, le résultat net part du groupe du pétrolier a grimpé de 43 % sur un an glissant pour culminer à 3,1 milliards d'euros. Cette performance repose principalement sur une progression de 32 % du prix moyen de brent (78,2 dollar le baril) par rapport au deuxième trimestre 2009. Et cela alors que la production a augmenté de 2,18 à 2,36 millions de barils par jour. Soit une hausse de 8 %. À titre de comparaison, Shell a fait état, pour la même période, d'une hausse de 5 % de sa production tandis que celle de BP s'est inscrite en recul de 4 %. Total possède un autre atout de taille par rapport à la concurrence. La compagnie est moins exposée au golfe du Mexique et, in extenso, au risque de diminution du nombre de projets d'exploration rendus plus coûteux par le moratoire du gouvernement Obama. D'ailleurs, Total a confirmé vouloir allouer 13,5 milliards d'euros aux investissements dont 80 % à destination de l'exploration-production. Fabio Marquetty.
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