Assignée par la Seine-Saint-Denis, Natixis se défend

collectivités localesL'annonce lundi soir de son assignation par le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, pour « défaut de conseil » a un goût amer pour Natixis. Mise en demeure comme quatre autres établissements de fournir avant le 30 novembre des propositions de renégociations pour plus de 34 millions d'euros de produits financiers de couverture jugés à risque par l'élu, la banque plaidait hier la collaboration.« Nous avons fait une réponse par courrier à M. Bartolone dès lundi, confirmée par e-mail mardi matin, conformément à la date limite qu'il avait fixée il y a un mois », explique une porte-parole de Natixis. « Nous avons fait des propositions qui relèvent du secret bancaire et lui avons indiqué être favorables au processus de médiation. Pour nous, la menace d'assignation de M. Bartolone tient de la surréaction », ajoute-t-elle. Cette position diffère sensiblement de celle de Claude Bartolone, qui a confirmé hier avoir seulement reçu mardi matin un courriel de la part du directeur général de Natixis. Ce courriel « revient sur des propositions faites lors d'une discussion il y a plus d'un an et pour l'heure inacceptables », souligne l'élu. Seul le recours au médiateur Éric Gissler, nommé le 26 novembre dernier par François Fillon, fait consensus. « Dès l'annonce de sa nomination, je lui ai écrit pour faire connaître la situation caricaturale dans laquelle se trouve mon département et obtenir un rendez-vous », souligne Claude Bartolone.Les taux d'intérêt d'environ deux tiers des 800 millions d'euros de dette à risque de la Seine-Saint-Denis vont devenir variables en juin 2010, et pourraient atteindre 15 % l'an, le tiers restant s'activant à partir de 2?012. Si les encours exacts à l'échelon national restent inconnus, les chiffres de 10 à 20 milliards d'euros circulent. Claude Bartolone a d'ailleurs déposé un amendement à loi de finances rectificative, qui va passer au cours du mois de décembre, pour demander au gouvernement une évaluation d'ici à juillet 2010 de l'exposition des collectivités à ces emprunts toxiques.D'autres collectivités (Lille, Rouen, Asnières-sur-Seine, Saint-Étienne) ont d'ores et déjà porté sur la place publique le problème de ces « prêts toxiques », des produits complexes au coût dans un premier temps avantageux mais qui symbolisent aujourd'hui les « subprimes à la française ». « Pour l'instant, ce sont essentiellement les collectivités où il y a eu un changement dans l'exécutif qui ont réagi. Mais il y a encore beaucoup de bombes à retardement encore invisibles », prévient-il.
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