Coup de froid diplomatique entre Paris et Londres

Union européenneLes relations tendues entre Paris et Londres ne risquent pas de s'améliorer. Certes, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il se rendrait prochainement au Royaume-Uni pour tenter de rassurer la City et les milieux politiques après la nomination à Bruxelles de Michel Barnier à la régulation des banques. Mais hier, dans un discours à La Seyne-sur-Mer, le président n'a pas hésité à froisser Londres en déclarant que la nomination de Michel Barnier « permettra d'imposer un modèle financier continental européen ». À Londres, le choix de Gordon Brown d'avoir délaissé les postes économiques de la Commission au profit du poste de haut représentant aux Affaires étrangères suscite beaucoup d'amertume outre-Manche.Déjà palpables, les tensions franco-britanniques, pour l'instant d'ordre idéologique, pourraient bientôt devenir autrement plus concrètes en se focalisant sur l'aspect financier. Car si le chef de l'État considère, selon des propos rapportés par « Le Monde », que « les Anglais sont les grands perdants » du processus de nominations européennes, Pierre Lellouche estime pour sa part que c'est la France qui est la grande perdante? sur le plan budgétaire. « Paris contribue chaque année à hauteur de 1,5 milliard d'euros au rabais britannique », explique le secrétaire d'État aux Affaires européennes dans un entretien accordé à « La Tribune » et BFM Radio. « Give me my money back ! » interpelle-t-il. Pierre Lellouche compte bien révéler au grand jour le « secret le mieux gardé de la République » : les 5 milliards d'euros de contribution nette de la France au budget européen. « C'est quarante fois l'hôpital Georges-Pompidou par an ou l'équivalent de deux porte-avions nucléaires », et « il est temps de le faire savoir ». « La France reçoit tous les ans 14 milliards d'euros alors qu'elle verse 19 milliards au budget communautaire », précise-t-il. Avec son sens de la formule, il appelle cela « notre carte European Express Platinum ».Les négociations sur l'avenir du budget européen après 2013 vont commencer « dans les trois ou quatre mois qui viennent », et les Britanniques veulent un débat. « On négociera avec bonheur ! » s'exclame Pierre Lellouche. Avant d'ajouter : « Vous nous devez un milliard et demi par an ! »Polémique Les Britanniques avaient fait la connaissance de Pierre Lellouche il y a un mois, lorsqu'il avait créé une polémique, en regrettant dans « The Guardian » la posture « autiste » des tories sur les questions européennes. Le Français avait ensuite expliqué que ses propos avaient été « abusivement cités et mal traduits ». Cette fois, pour bien se faire comprendre, il a repris presque mot pour mot la célèbre formule de Margaret Thatcher.
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