Avec Skyrock, le fonds Axa Private Equity (Axa PE) a sans doute vécu ce qui peut arriver de pire à un fonds. À l'automne, le fonds, qui détient 70 % du capital depuis 2006, décide de vendre, et un mandat est signé conjointement avec l'autre actionnaire (à 30 %), le PDG fondateur, Pierre Bellanger. Problème : la valorisation s'annonce médiocre, car les résultats 2010 sont en chute, et Pierre Bellanger présente un budget 2011 peu glorieux, qu'Axa PE rejette par deux fois. Finalement, le 12 avril, Axa PE nomme un directeur général pour le holding de tête, Nakama, avec pour mission d'augmenter la rentabilité.Pierre Bellanger contre-attaque alors avec une vigueur qui surprendra Axa. Il fait un sit-in dans son bureau... qu'Axa ne lui a jamais demandé de quitter. Il prend l'antenne en otage, où l'on proclame : « Skyrock, radio libre en danger de mort. À tout moment, Skyrock peut disparaître. La liberté de toute une génération est aujourd'hui menacée à tout jamais. » Il rameute ses relations politiques de gauche comme de droite. Enfin, la confusion est entretenue sur sa mise à l'écart : alors qu'il reste président de Nakama et PDG des filiales opérationnelles, son attachée de presse raconte qu'il est « démis de ses fonctions de président ». Et le PS fait même un communiqué pour protester contre une « réorganisation de la direction de l'antenne », qui n'a jamais eu lieu... Finalement, Pierre Bellanger trouve de nouveaux actionnaires « amis ». Le Crédit Agricolegricole rachète 25 % du capital. Et des négociations sont en cours avec Orange et la Caisse des dépôts (qui a remplacé au pied levé le FSI) pour leur vendre 75 % de l'activité blogs pour près de 30 millions d'euros. Jamal He

latribune.fr

02 Mai 2011, 21:30

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