Hôtels mythiques Au firmament des palaces : le Ritz

Je n'ai qu'un regret. Ne pas être un voyageur - fortuné - en escale à Paris. Si j'étais l'un d'eux, je descendrais au Ritz dans une suite ouvrant sur la place Vendôme. Je ne choisirais pas la « suite Impériale » (13.600 euros la nuit), malgré ses boiseries classées monument historique et ses 6 mètres de hauteur sous plafond, car j'aurais un peu peur de me sentir trop au large dans ses 200 m2. J'opterais plutôt pour la « suite Coco Chanel » (8.350 euros la nuit) car, décorée de grands paravents en laque de Coromandel, de miroirs baroques, de meubles chinois, elle garde la patte de sa résidente. Mademoiselle Chanel s'y installa en 1934 pour la quitter à sa mort en 1971 : 37 ans de séjour ! Qu'ils sont beaux, les fantômes qui habitent la grande galerie du Ritz, son fameux restaurant, L'Espadon, dont le chef Michel Roth (deux étoiles en 2009) tient aujourd'hui les commandes perpétuant la tradition du grand Escoffier, compagnon de route de Césarute;sar Ritz et inventeur de la pêche Melba (du nom de la célèbre cantatrice australienne Nellie Melba). D'autres sont installés à demeure, comme Hemingway dans le bar du même nom. Il y aurait bu cinquante et un dry Martini le soir du 25 août 1945 où, selon la légende, il « libéra l'hôtel ». C'est d'ailleurs au Ritz qu'a été inventé en 1921 le rite du cocktail, parenthèse amicale de début de soirée qui réunit l'intelligentsia, les gens du monde et de luxueux étrangers. « Un bienfait mondial » selon Frank Meier, premier de la dynastie des barmen qui ont officié à l'hôtel et dont Colin Field - deux fois élu meilleur barman du monde - est le digne successeur. N'hésitez pas à vous arrêter dans un des trois bars de la maison pour déguster tranquillement, comme en 1905, un Ritz Fizz à base de curaçao et de champagne ou une création contemporaine comme le Century (brandy, Galliano, crème fraîche et jus d'orange). Mais prenez garde ! Le cocktail est un délicieux traître qui monte vite à la tête !Revenons à nos merveilleux fantômes. Regardez bien. N'apercevez-vous pas la silhouette de Marcel Proust - un des premiers habitués du Ritz - assis dans une bergère au pied d'une colonne dans le vestibule ? Sortant peu, il observe la vie parisienne tout en échangeant quelques mots avec Olivier Dabescat, un maître d'hôtel avec lequel il a noué des liens d'amitié tels qu'il va le mettre en scène dans « À la recherche du temps perdu » sous les traits d'Aimé, au Grand Hôtel de Balbec. Un diamant gros comme le Ritz, ça vous dit quelque chose ? C'est le titre d'une nouvelle de Scott Fitzgerald qui avec sa femme Zelda comptèrent dans les années 1920 parmi les couples les plus lancés et les plus assidus de l'hôtel. Il y en a tant d'autres... les Rockefeller, les Vanderbilt, le futur Édouard VII, Boni de Castellane, Rudolf Valentino, Greta Garbo, le duc et la duchesse de Windsor, Audrey Hepburn qui tourna au Ritz en 1957 « Ariane » (« Love in the Afternoon »), Winston Churchill, la Callas. La liste se poursuit aujourd'hui, bien vivante, avec toute une ribambelle de stars. Woody Allen, Sharon Stone, Sir Elton John savent trouver ici un havre de luxe et de discrétion tel que le souhaitait Césarute;sar Ritz, fondateur de cet hôtel idéal.? Mercredi : l'Hôtel du Palais, à Biarritz
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