MIF 2 doit-elle être une révision ou une révolution ? Le Comité des régulateurs européens (CESR) vient de remettre à Bruxelles son avis technique en vue de la révision de la directive Marchés d'instruments financiers (MIF). Déception chez Nyse-Euronext. Le comité s'est attaqué à la question des « dark pools » - ces pôles de liquidité ne diffusant pas les intérêts à l'achat ou à la vente - créés par les banques. « Le CESR propose que, passé un certain seuil d'activité, ces systèmes soient requalifiés en plates-formes alternatives. C'est bien, mais le CESR n'évoque pas le sort des échanges réalisés sur les marchés de gré à gré (OTC) », souligne Roland Bellegarde, vice président exécutif chez Nyse-Euronext, en charge des activités de négociation en Europe. « Les échanges de gré à gré représentent environ 40 % des volumes d'activité quotidiens des marchés européens d'actions au comptant. Si l'on ne s'attaque pas à cette réalité, on vide les marchés transparents de leur substance et l'on met à mal le mécanisme de formation du prix. » Le CESR préconise aussi de renforcer la qualité des informations publiées une fois les transactions réalisées, et de rendre obligatoire la création d'une base de données européenne. Mais pour Nyse-Euronext, « il faut se poser une question primordiale : où s'arrête l'intermédiation et où commence l'exécution d'un ordre ? Ce n'est pas le statut d'un intervenant qui doit décider des règles à appliquer mais l'activité qu'il exerce. » L'intermédiaire a des obligations vis-à-vis de ses clients, les Bourses traditionnelles des exigences organisationnelles et de surveillance. « Si cette question n'est pas résolue la concurrence prendra certainement une autre forme que ces moteurs d'appariement qui ne sont qu'une des formes d'exécution possibles ». Le CESR planche sur les améliorations possibles côté transparence pour mieux comprendre la nature des transactions OTC. Des membres de CESR préfèreraient que MIF 2 soit l'occasion de définir positivement l'OTC.

latribune.fr

02 Août 2010, 23:24

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