EMC, le spécialiste du stockage informatique, redouble d'appétit

formatiqueL'été 2009 aura été marqué par l'épilogue de la bataille boursière entre deux acteurs du stockage informatique, NetApp et EMC pour le contrôle de Data Domain. EMC l'a emporté pour 1,8 milliard de dollars (« La Tribune » du 10 juillet). Un prix élevé (109 fois les bénéfices de Data Domain) payé de surcroît l'absence de « due diligence » formelle, cet audit préalable aux acquisitions destiné à limiter le risque de vice caché. « C'est vrai que nous n'avons pas fait de due diligence formelle, reconnaît Joe Tucci, directeur général d'EMC, mais nous connaissions la technologie de Data Domain, ses clients et ses équipes dirigeantes. Nous avions décidé de racheter Data Domain mais NetApp a tiré le premier. Cela a accéléré les choses. »Et il ne regrette visiblement pas d'avoir empoché ce spécialiste de la déduplication de données. Ce procédé permet d'identifier et de supprimer les données identiques avant de les stocker ou de les archiver. Résultat, cela fait économiser un espace considérable sur les disques de stockage, voire les mémoires flash.Comme la virtualisation des serveurs, la déduplication de données est une technique qui permet de mieux utiliser les matériels informatiques. Les économies sont de deux ordres : une réduction des besoins d'investissement et une réduction de la facture électrique. Témoin de l'engouement des centres informatiques pour la solution de Data Domain, son chiffre d'affaires 2008 a augmenté de 122 % pour atteindre 274,1 millions de dollars. Et avec EMC, le taux de croissance des prises de commandes serait devenu largement supérieur à ce qu'il était l'année dernière.Avec 14,9 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2008, et un bénéfice net de 1,34 milliard, EMC n'est pas un simple acteur du stockage informatique. « Nous développons quatre piliers, explique Joe Tucci. Le stockage bien sûr mais aussi la virtualisation des serveurs Intel (avec sa filiale VMware), la gestion du contenu numérique et la sécurité des informations. » Précisons que ces piliers ont été ajoutés au fil du temps, au moyen d'acquisitions astucieuses dont Documentum (gestion du contenu) et RSA Security. consommer moinsL'avenir ? Joe Tucci estime que le second semestre 2009 sera meilleur que le premier qui a vu le chiffre d'affaires reculer de 10,2 % (6,4 milliards) et le bénéfice net de 34,6 % (399 millions). S'il n'anticipe pas de reprise rapide, il table sur une poursuite de la concentration du secteur. « Regardez ce qui s'est passé dans les bases de données, explique Joe Tucci. Vous aviez une vingtaine d'acteurs il y a quinze ans, vous n'en avez plus que trois, IBM, Oracle et Microsoft. La même chose est arrivée dans les serveurs avec Dell, IBM et HP. » À moyen terme, il ne veut pas louper les opportunités du « cloud computing ». Pour y parvenir, il vient de racheter Fastscale Technology, une start-up californienne qui permet de réduire les besoins de mémoires et d'espace disque d'un système informatique. Toujours dans l'idée de proposer à ses clients de faire mieux en consommant moins de ressources.Pascal Boulard
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