Climat : l'Australie débloque 14 milliards d'euros pour devenir « une superpuissance » des énergies renouvelables

Le gouvernement australien a dévoilé ce mardi un budget tourné vers le développement des énergies renouvelables pour le prochain exercice 2024-2025 du pays. Jusqu'ici très dépendant de son industrie minière, il prévoit d'allouer 13,9 milliards d'euros dans les panneaux solaires, les minéraux essentiels et les technologies de réduction des émissions.
L’Australie est l'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde par habitant.
L’Australie est l'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde par habitant. (Crédits : STEPHEN COATES)

L'Australie veut mettre le paquet dans les énergies renouvelables comme annoncé le mois dernier lors de la présentation de son « plan climat », le « Future Made in Australia Act ». Le ministre des Finances a dévoilé ce mardi l'enveloppe qui y sera consacrée, dans le cadre du budget du pays pour le prochain exercice 2024-2025 (qui court de juillet 2024 à juin 2025). 13,9 milliards d'euros seront ainsi alloués aux secteurs des panneaux solaires et des carburants bas carbone, à des réductions fiscales pour les minerais essentiels et à d'autres domaines prioritaires comme les technologies de réduction des émissions.

« Nous savons que la transformation énergétique mondiale représente une occasion en or pour l'Australie », a déclaré Jim Chalmers (parti travailliste) dans son discours sur le budget, au Parlement. « Si nous restons en retrait, les opportunités d'une nouvelle génération d'emplois et de prospérité nous échappera. Ce budget investit dans nos ambitions de superpuissance en matière d'énergies renouvelables », a-t-il assuré.

Si les matières premières fortement polluantes devraient continuer à alimenter l'économie australienne pour les années à venir, le ministre a insisté sur le fait que l'Australie ne pouvait plus ignorer la demande mondiale pour une énergie plus propre. Reste que le pays est encore très dépend de son industrie minière : d'après Jim Chalmers, le budget de l'exercice en cours est en bonne voie pour se terminer avec un excédent budgétaire de 9 milliards de dollars australiens (5,5 milliards d'euros) - après avoir déjà affiché un excédent l'exercice précédent - en partie grâce à la flambée des prix du minerai de fer et du charbon.

Rivaliser avec les autres puissances

En investissant autant dans les énergies renouvelables, c'est un vrai virage qu'opère l'Australie. Car le pays l'Australie est l'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde par habitant. À titre d'exemple, ses émissions de dioxyde de carbone par personne s'élèvent à 15,3 tonnes, dépassant les niveaux des États-Unis, selon les chiffres de la Banque mondiale. Il s'est engagé à réduire ses émissions de carbone de 43% d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2005, en vue d'atteindre des émissions nettes nulles d'ici à 2050.

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Pour y parvenir, le gouvernement australien compte donc sur son « Future Made in Australia Act », qui doit être adopté cette année. Cette loi a pour objectif de stimuler les investissements dans les ressources énergétiques renouvelables du pays, y compris la production de batteries, comme l'hydrogène vert, les métaux verts, de créer plus d'emplois et de garantir une économie compétitive.

« La "Future Made In Australia Act" place l'Australie dans la course mondiale. Il s'agit du signal d'investissement et de la réduction des risques dont les capitaux privés ont besoin », a ainsi jugé Tim Buckley, directeur du groupe de réflexion indépendant Climate Energy Finance, ajoutant toutefois qu'il faut davantage de détails pour s'assurer que les autorités locales, étatiques et fédérales travaillent ensemble à la mise en œuvre harmonieuse de cette loi.

Ce plan se veut être une réponse à ceux annoncés par d'autres pays pour attirer les investissements. Car précédemment, les États-Unis - avec l' « Inflation Reduction Act » - mais aussi l'Union européenne, le Canada, le Japon ou encore la Chine se sont lancés dans une course aux subventions pour inciter les investisseurs à développer leurs projets liés à la transition écologique sur leur sol. « L'Australie ne peut pas se permettre de rester sur la touche », a justifié le mois dernier le premier ministre australien, Anthony Albanese. Et prouve ce mardi qu'elle est bien décidée à prendre sa part du gâteau.

Priorité aussi sur la Défense

Le budget australien pour l'exercice 2024-2025 devrait néanmoins afficher un déficit de 28,3 milliards de dollars australiens (17,3 milliards d'euros), a précisé Jim Chalmers. Ce, en raison notamment au vaste effort d'investissement que le pays alloue au secteur de la défense. Le gouvernement a présenté sa première stratégie de défense nationale le mois dernier. Celle-ci se concentre sur sa région immédiate, le Pacifique. Elle a pour objectif de faire face aux « tactiques coercitives » de la Chine alors que pèse sur cette zone un risque croissant d'une conflagration régionale.

Au cœur de cette stratégie, se trouve le développement d'une flotte de sous-marins furtifs à propulsion nucléaire, le triplement de ses capacités en termes de missiles et le développement d'une vaste flotte de navires de combat de surface.

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Commentaires 4
à écrit le 15/05/2024 à 9:08
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l'Australie est une économie basée sur les ressources minières, et notamment l'export du charbon et du gaz. Elle n'est pas prête à franchir le pas.

à écrit le 14/05/2024 à 20:42
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L'Australie a passé des accords gigantesques avec le Japon et la Corée pour exporter de l'hydrogène décarboné par bateau. D'une certaine manière, le pays-continent va devenir l'Arabie Saoudite du Pacifique sud.

à écrit le 14/05/2024 à 19:28
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Bonjour, bon l'Australie est une tres grande île, donc des km de littorale et beaucoup de vent marin... Donc ils y a sûrement de fortes opportunités de production d'électricité d'origine éolien... D'ailleurs, dans une grande partis du pays , ils...

à écrit le 14/05/2024 à 18:38
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Ca n'a rien à voir avec le climat

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