Les manuels scolaires passent au tout écran

Quiz interactifs, cartes évolutives, vidéos et enregistrements sonores intégrés dans un manuel scolaire, etc. Depuis la simple version numérique du texte, le manuel scolaire a bien changé, il est devenu un véritable outil interactif. Utilisés en vidéoprojection dans les salles de classe par les professeurs ou directement par l'élève sur un ordinateur, ces nouveaux manuels scolaires en version numérique sont pour les éditeurs un marché attractif. « La problématique du poids du cartable en sixième a été un premier déclencheur du marché du numérique », explique Celia Rosentraub, directrice générale de Hatier.Aujourd'hui, la quasi-totalité des nouveaux manuels scolaires du collège et du lycée sortent également une version numérique. « Dans le secondaire, le numérique fait partie intégrante de l'offre du manuel scolaire », souligne Isabelle Jeuge-Maynart, directrice de la branche Hachette Éducation. Les efforts de développement des éditeurs se sont principalement concentrés sur les collèges et les lycées, où l'équipement informatique est plus développé que dans les classes de primaire.Mais le développement du numérique scolaire coûte cher. Premier frein, il ne bénéficie pas du taux de TVA réduit de 2,1 % applicable à son homologue papier. Une distorsion qui compense de fait les économies réalisées sur l'impression des livres. En outre, son développement, très technique, monopolise des effectifs importants au sein des maisons d'édition. À titre d'exemple, 15 personnes sur 100 travaillent à plein temps sur le développement des manuels numériques chez Hachette Éducation, alors qu'ils ne représentent aujourd'hui qu'une partie infime des 232 millions d'euros du marché scolaire de l'édition?Face à cette offre en croissance exponentielle, la demande des établissements scolaires en contenus pédagogiques multimédias reste marginale, souvent faute de financement de l'État ou des collectivités locales. « Il n'y a pas de péréquation au niveau national. Du coup, les niveaux d'équipement des établissements scolaires sont très inégaux », regrette Catherine Lucet, directrice adjointe d'Editis, en charge du pôle éducation.« Nous sommes d'accord pour jouer notre rôle d'investisseurs, mais il faut que l'État débloque des crédits pour permettre aux établissements d'acheter les contenus numériques », plaide Isabelle Jeuge-Maynart.Toutefois, les bénéfices pédagogiques du livre numérique scolaire sont encore mal évalués. « Le numérique a un impact certain sur la motivation des élèves », affirme Celia Rosentraub. C. B.
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