Privé d'aides publiques, le marché auto français va rechuter

2010 ? Une bonne année, contre toute attente. Le marché automobile français aura chuté de 2,2 % à peine l'an dernier, à 2,25 millions de voitures particulières neuves (? 3 % à jours ouvrables comparables). C'est même le meilleur millésime de la précédente décennie, après 2009. Et, avec un recul de 0,7 % (? 5 % à jours équivalents), décembre a terminé l'année en beauté. Normal : c'était le dernier mois pour commander un véhicule bénéficiant de la prime à la casse, que les constructeurs ont d'ailleurs accompagnée de remises exceptionnelles.Après deux années d'aides gouvernementales, le marché français aborde donc 2011... sans subsides. Certes, la prime à la casse initiale de 1.000 euros, pour tout achat d'une voiture neuve en échange de la destruction d'un véhicule âgé de 10 ans ou plus, a vu son montant réduit progressivement. Celui-ci est descendu à 500 euros en juillet dernier. Il n'empêche. La prime, même réduite, avait un impact fort. Ces aides ont ainsi accompagné le quart des ventes de Peugeot en 2010. Autre mauvaise nouvelle pour 2011 : les conditions d'obtention du bonus prétendument écologique, qui a favorisé les ventes de petits véhicules, ont été durcies au 1er janvier. Les montants sont désormais moins généreux et concernent... moins de modèles. En revanche, le malus devient plus draconien.Dans ce contexte peu favorable, le marché va chuter en 2011. Renault et PSA tablent sur un plongeon supérieur à 10 % (voir interview ci-contre). Il « devrait baisser de 10 à 12 % », précise Daniele Schilacci, PDG de Toyota France. Du coup, il sera inférieur à toutes les années de la décennie écoulée. Un contrecoup inévitable, comme après la fin des « balladurettes » et juppettes » dans les années 1990.Dans le contexte de l'an dernier, les constructeurs tricolores se sont en tout cas honorablement comportés. PSA a fléchi moins que le marché, grâce à Peugeot. La marque au lion progresse essentiellement avec... son plus ancien modèle. Un comble ! C'est en effet la 206 de 1998 - rebaptisée 206 + - qui flambe (+ 31 %), alors que la plus moderne 207 baisse. Comme quoi, un tarif attractif peut primer sur la technologie, du moins en bas de gamme ! Le nouveau monospace compact 3008 remporte aussi un grand succès, mais moins flagrant que celui de la 206. Renault affiche en apparence un bon score (+ 4,2 %). Mais ce résultat flatteur est à mettre au crédit de la marque à bas coûts Dacia (+ 71 %, à 104.600 unités). La firme au losange proprement dite chute. Là aussi, l'antique Clio II regagne du terrain (+ 80 %) !
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