Une deuxième carrière pour Justine Henin

Comment vous sentez-vous à quelques heures de reprendre votre carrière [elle affrontait dans la nuit de dimanche à lundi la Russe Nadia Petrova au tournoi de Brisbane, en Australie, Ndlr] ?Très impatiente. J'ai énormément travaillé ces cinq derniers mois pour essayer de me mettre en condition. Ce n'est que le début de cette nouvelle aventure. Mais en tout cas, il y a beaucoup de plaisir sur le terrain, à l'entraînement. J'ai désormais besoin de retrouver la compétition et mes points de repères en tournoi.Quel a été l'élément déclencheur de votre retour ?Au-delà de la performance, il y a toute l'aventure humaine. J'ai eu besoin de m'éloigner du tennis pour me connaître davantage, pour réaliser que j'existais sans cela et retrouver confiance en moi. Et puis, j'ai eu envie de revenir à mon premier amour, à ma passion de gamine. Je voulais faire ce choix en tant qu'adulte. C'est une chance énorme. Je me connais d'avantage. J'ai vécu des expériences extraordinaires qui m'ont permis de grandir. Tout cela me donne envie de revenir et de vivre ma deuxième carrière différemment.Qu'est ce qui manque le plus quand on arrête ?En tant que sportif de haut niveau, on a une vie très structurée. C'est une vie où le dépassement de soi est présent au quotidien. Il faut se refixer des challenges. Ce n'est pas facile. On vit dans une bulle, quand on en sort et qu'on fait face aux réalités de la vie, il faut apprendre à fonctionner autrement. C'est le plus dur. Je suis passée par des périodes difficiles, mais qui m'ont donné beaucoup de force et que je suis fière d'avoir franchies.Quels sont vos objectifs à court terme ?Mon but est d'exprimer mes moyens actuels. C'est le plus important. On sait que ce n'est pas possible d'être à son meilleur niveau d'entrée de jeu. Je suis prête à tout vivre. Avec de l'ambition bien entendu, mais aussi avec beaucoup de patience et de sagesse. Et je crois que j'en ai plus aujourd'hui que par le passé. Il est difficile de me projeter trop loin, mais je sais aussi, connaissant mon caractère, qu'il me faudra du temps. Je ne mise pas tout sur les trois premiers mois de 2010. Je mise sur une deuxième carrière à plus ou moins long terme.Cela veut donc dire qu'il ne s'agit pas d'un retour de quelques mois?Bien entendu. À partir du moment où je prends cette décision, ce n'est pas pour revenir un an. Maintenant, l'inconnu fait toujours partie de la vie et tant mieux. C'est bien de ne pas savoir où je serai dans un an et dans quel état. C'est aussi ce qui est séduisant. En tout cas, j'ai envie de pouvoir relever ce challenge merveilleux. Est-ce que les moyens que je me donne seront suffisants ? On aura sans doute des éléments de réponse dans quelques mois.Que pensez-vous du niveau du tennis féminin actuel ?J'ai très peu suivi le tennis. Même pas du tout. Je suis trop éloignée pour donner un avis. Je sais que personne n'a vraiment pris la tête du circuit avec beaucoup de titres. Serena (Williams) a certes dominé en Grand Chelem. Pas mal de filles se bousculent avec le retour de Kim (Clijsters). Sharapova revient aussi en force. Il y a de la concurrence, mais je ne peux pas juger du niveau. Et puis, je cherche surtout à me concentrer sur moi-même pour voir ce que je peux mettre en place pour relever ce nouveau défi. n« Je ne mise pas tout sur les trois premiers mois de 2010. »
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