Les révoltes en Afrique exposent les assureurs de risque politique

Les révoltes en Afrique du Nord et de l'Ouest vont coûter cher aux assureurs qui couvrent le risque politique. Et c'est en Libye que les pertes les plus importantes seront constatées. « Suite au retour de la plupart des expatriés, de nombreux contrats ont été interrompus et il est très possible qu'ils ne puissent jamais reprendre», affirme Alexandre Egnell, directeur crédit et risques politiques chez Liberty Mutual. Le gel d'avoirs et l'interdiction de toute transaction financière avec le gouvernement libyen - approuvés par l'ONU - pénalisent les entreprises étrangères. Celles qui ont souscrit une garantie « risques politiques », c'est-à-dire liée à des événements comme une insurrection ou un coup d'État susceptible de compromettre l'exécution d'un contrat export ou import, pourront être indemnisées par leurs assureurs afin de compenser les pertes dues à l'interruption d'activité. L'assurance crédit couvre par ailleurs le risque de non-paiement sur les opérations d'import/export. Liberty Mutual, qui fait partie des huit assureurs crédit ou de risques politiques présents sur le marché français, couvre quatre entreprises de grande taille en Libye dont trois françaises. Deux d'entre elles pourraient subir des pertes pour un montant total de 2,5 millions d'euros.« Retards de paiement »Après la Libye, c'est la Côte d'Ivoire qui pourrait le plus impacter les assureurs de risques crédit et politiques. Ces derniers pourraient avoir à indemniser les dommages corporels des salariés et ceux touchant les biens des entreprises travaillant sur place, en particulier des sociétés pétrolières. « On constate d'ores et déjà des retards de paiement de certaines entreprises publiques ivoiriennes, proches du pouvoir, notamment dans le secteur du raffinage de pétrole », constate Alexandre Egnell.Reste un volcan pour l'heure en sommeil redouté par les sociétés d'assurance : l'Algérie. « C'est le marché sur lequel les assureurs français de risques politiques sont le plus exposés », estime Alexandre Egnell. Le passif franco-algérien rend les entreprises tricolores plus demandeuses de couvertures. « Le risque est moins lié à la dette souveraine qu'aux facteurs d'instabilité politique du pays », ajoute-t-il. Une fois les conflits apaisés et les sinistres indemnisés, les assureurs pourraient envisager l'avenir avec plus de sérénité. Pour Alexandre Egnell, « ce phénomène de contagion des révoltes incitera d'avantage les grandes entreprises opérant dans des zones sensibles à se couvrir contre les risques politiques ».
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