Les équipementiers en forte surcapacité

Mercredi se tient la « Journée de la filière automobile ». Plus d'un an après le plan de sauvetage de l'État, le Premier ministre François Fillon, le ministre de l'Industrie Christian Estrosi, les patrons de PSA Philippe Varin et de Renault Carlos Ghosn, les PDG des principaux équipementiers, feront le bilan d'une activité qui emploie, au sens large, 10 % des actifs dans l'Hexagone. La crise est certes passée. Après de lourdes pertes l'an passé, PSA et Renault visent un « résultat opérationnel largement positif au premier semestre » pour l'un, « une marge opérationnelle positive en 2010 et un retour au bénéfice net en 2011 au plus tard » pour le second. Carlos Ghosn envisage même un remboursement anticipé du prêt de 3 milliards d'euros octroyé par l'État en 2009. Et les grands équipementiers se sont fortement redressés au premier trimestre.compenser par l'export Il n'empêche. « L'industrie automobile produisait 3,5 millions de véhicules par an en France jusqu'à 2005. On s'est positionné pour descendre à 3 millions. Or, la production est revenue à 2 millions. Et on restera durablement à ces niveaux », explique Jacques Monnet, délégué général de la Fiev (Fédération des industries des équipements pour véhicules). « Il faut donc adapter les capacités », précise-t-il, en rappelant que les équipementiers « ont perdu 10 % de leurs salariés l'an dernier et restent en sureffectifs ». « Le marché français se monte à 2,5 millions d'unités par an avec les utilitaires. Cela explique que l'industrie automobile dans son ensemble devienne déficitaire, après avoir dégagé longtemps un des meilleurs soldes de la balance commerciale française. » Les seuls fournisseurs de composants restent « excédentaires ». Mais les usines françaises de fabricants de pièces pour véhicules ont vu leur excédent « chuter de moitié, à 2 milliards d'euros ». Les équipementiers ont essayé de compenser par l'export la chute de la production de PSA et surtout de Renault en France. « Ils exportent 50 % de leur production, contre 40 % il y a trois ans. » Mais cela « ne suffit pas à compenser ». D'autant que si « 2010 commence bien, le second semestre ne s'annonce pas bon ». Au-delà de la conjoncture, constructeurs et équipementiers manquent de compétitivité. « Les entreprises françaises ont un niveau de taxation supérieur de 7 points à celui de leurs concurrentes allemandes. » Mais elles disposent d'un atout clé : « Un système de crédit impôt recherche très favorable, l'un des meilleurs en Europe. C'est important, alors que les fournisseurs génèrent 50 % de la recherche et développement dans l'automobile, à égalité avec les constructeurs. »
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